"J'ai reçu des coups de poing derrière la nuque": face à la hausse des agressions de maires, Jean Castex doit rencontrer les associations d'élus
Le 6 août dernier Francis d’Hulst tombe sur trois jeunes qui font du camping sauvage à deux pas de la plage. Fraîchement élu maire de Portbail, le septuagénaire leur rappelle que c’est interdit. Mais ça ne passe pas: "Un des trois a commencé à s’énerver, m’a traité de 'fils de pute' et a dit qu’il allait cramer ma voiture. Il est ensuite arrivé derrière moi et m’a envoyé deux coups de poing derrière la nuque".
Arrêtés quelques minutes plus tard par les gendarmes, les trois jeunes s’en sortent avec un simple rappel à la loi: "On peut avoir 135 euros pour un masque mais tapé sur un élu c’est simplement un rappel à la loi. Un rappel à la loi c’est rien du tout, on va juste vous dire : 'attention ce n’est pas bien ce que tu as fait, si tu continues peut-être que tu vas être puni'".
"Il faut qu’il y ait des sanctions à chaque fois"
Une agression de maire qui vient s'ajouter aux 232 autres depuis le début de l'année, contre 198 en 2019 sur la même période. Face à la grogne, le Premier ministre Jean Castex anime ce mercredi matin une réunion interministérielle sur le sujet avec les principales associations d'élus après un été marqué par de nouvelles agressions.
Les maires pourraient notamment demander des sanctions plus fortes contre les auteurs de violences. À Portbail après l'agression du maire, les commerçants de la commune ont lancé une pétition pour demander au parquet des sanctions: "On s’attendait tous à ce qu’il y ait quelque chose d’assez conséquent comme une mise en examen. Il faut qu’il y ait des sanctions à chaque fois", fait valoir Emmanuel qui tient un magasin de plaisance dans la commune. C'est ce que souhaite notamment l’Association des maires ruraux de France qui dénonce l’impunité des agresseurs et demande des sanctions systématiques.