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Jean-Guy Talamoni: "Nous demandons la libération d'Yvan Colonna"

Le nouveau président indépendantiste de l'assemblée de Corse, invité ce vendredi de Jean-Jacques Bourdin, a assuré que si l'indépendance de l'île était bien un objectif, il n'était toutefois pas "à l'ordre du jour".

C'est la première fois, depuis la création de l'assemblée de Corse en 1982, qu'un nationaliste occupe cette fonction. Jean-Guy Talamoni a été élu jeudi président de l'assemblée de Corse, à Ajaccio, conséquence de la victoire des nationalistes aux élections régionales. Et histoire de marquer le coup, le nouveau président a fait son discours d'installation à la présidence entièrement… en langue corse.

"La Corse est une nation"

Rien de plus normal estime Jean-Guy Talamoni, invité ce vendredi de Jean-Jacques Bourdin. "Les Corses ont voté pour que les nationalistes corses dirigent les affaires de la Corse, et ce faisant, ils ont évidemment affirmé que la Corse est une nation". "Ça a choqué peu de gens, y compris en France", souligne le nouveau président. Dans son discours de neuf minutes, le leader nationaliste déclare : "En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n'était pas un morceau d'un autre pays mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d'être au monde".

"Nous ne sommes pas dans un processus d'indépendance"

Sur RMC, Jean-Guy Talamoni assure pourtant que le chemin vers l'indépendance n'est pas à l'ordre du jour. "Nous ne sommes pas dans un processus d'indépendance dans les années qui viennent. Nous avons aujourd'hui un temps de retard sur la Catalogne et l’Écosse. Le débat des prochaines années sera celui pour l'indépendance, mais ce qui est à l'ordre du jour c'est une réforme dont nous avons besoin pour pouvoir gérer nos affaires au plus près et de façon rationnelle". Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'objectif à terme est bien l'indépendance de l'Ile de beauté. "Il y a deux courants nationalistes qui dirigent aujourd'hui la collectivité de corse, et le courant dont je suis un des responsables est clairement indépendantiste. Les Corses qui ont voté pour nous ont voté en connaissance de cause".

"Libération des 25 prisonniers politiques"

Dans son discours, Jean-Guy Talamoni n'a pas oublié "ceux qui ont toujours combattu les autorités françaises sur la terre de Corse", de Pascal Paoli (père de l'indépendantisme corse, NDR) aux "militants" du FLNC "morts pour la Corse". Chez Jean-Jacques Bourdin, il a une nouvelle fois demandé la "libération des 25 prisonniers politiques" corses. "Ce ne sont pas seulement les nationalistes qui le demandent. Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques, et (Yvan) Colonna (condamné pour le meurtre du préfet Claude Erignac, NDR) fait partie des prisonniers politiques, il n'y a pas de doute à ce sujet".

Philippe Gril avec JJ. Bourdin