La cagnotte de soutien à la famille du policier met la majorité dans l'embarras

Chaque minute qui passe, elle gonfle un peu plus... La cagnotte en soutien au policier de Nanterre explose les records et crée la polémique. Elle a été lancée il y a cinq jours en soutien pour la famille du policier de Nanterre qui a tiré sur le jeune Nahel. La cagnotte a dépassé ce lundi le million d'euros récoltés grâce à 55.000 donateurs, dont l'immense majorité ont gardé l'anonymat.
Cette cagnotte a été créée par Jean Messiha, chroniqueur de CNews et ex-porte parole d'Eric Zemmour, avec un objectif initial de 50.000 euros. Une initiative soutenue par l’extrême droite. Plusieurs députés du Rassemblement national confient être “agréablement surpris” par cette somme record.
Le symbole d'une France silencieuse selon l'extrême droite
Selon eux, cet appel aux dons devient même le symbole d’une France silencieuse qui soutiendrait les forces de l’ordre. Un proche de Marine Le Pen considère qu’une partie des Français a vu dans cette affaire une “injustice” et une “maltraitance” de la police.
Le sénateur Reconquête, Stéphane Ravier, affirme même avoir contribué personnellement à cet appel aux dons. Pourtant, cette cagnotte, elle ne vient ni du RN, ni de Reconquête, mais d’un ancien membre de ces deux partis, Jean Messiha.
Lui aussi assume clairement le symbole politique. S’il a lancé cette cagnotte, c’est en réaction aux propos du président Emmanuel Macron qui a qualifié le geste du policier “d'inexcusable”. Jean Messiha ne compte pas clôturer la cagnotte dans l’immédiat et il assure qu’une partie de la somme a déjà été versée à la famille du policier.
Un trouble à l'ordre public?
Plusieurs députés de la majorité sont remontés contre cette cagnotte “indécente” à leurs yeux. L’un d’eux parle d’une “prime à celui qui tue un jeune homme d’un quartier”. A ce stade, la plateforme de dons ne souhaite pas retirer la cagnotte, parce qu’elle n’enfreint pas les règles internes.
Plusieurs conseillers gouvernementaux admettent que la marge de manœuvre est faible. Mais lundi soir, la Première ministre Elisabeth Borne estime tout de même que cette cagnotte “ne contribue pas à l’apaisement”.
Une formulation très prudente, mais qui pose la question du trouble à l’ordre public. C’est justement l’un des motifs qui pourrait bloquer cette cagnotte devant la justice.