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"Tout ça pour ça": les Français fatalistes après la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon

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"Deux semaines, ça pourrait être moins": la durée de vie du prochain gouvernement de Sébastien Lecornu ne tient qu'à un fil, constatent, fatalistes, les Français interrogés après sa reconduction par Emmanuel Macron, vendredi soir.

Finalement, ce sera de nouveau Sébastien Lecornu. Quatre jours après avoir démissionné avec fracas, l'ancien ministre des Armées a finalement été reconduit à son poste par Emmanuel Macron, après une ultime entrevue du chef de l'Etat avec les chefs des partis, à l'Elysée, vendredi.

L'annonce, tombée peu après 22h, clôt ce qui était devenu un faux suspense après les déclarations de la gauche à la sortie de l'Elysée, qui avait indiqué que le prochain Premier ministre ne serait pas de gauche et qu'Emmanuel Macron croyait encore au fameux "socle commun". De ce constat, qui "d'autre aurait voulu le poste", commente, lucide, Hélène, dans les rues de Paris. "Tout ça pour ça", lâche une de ses amies.

"Zéro compromis, zéro coalition, il va se passer zéro"

Pour Hélène, cette nomination n'est qu'une première étape. "Ce qui va être intéressant, c'est ce que vont faire les partis autour de ça, s'il y a une motion de censure ou pas. Est-ce que certains ont vraiment eu peur et vont se dire 'ok on resserre les rangs car on ne veut pas dissolution'"?

Lecornu II ne laisse présager aucune perspective nouvelle, analyse Julien: "Zéro majorité, zéro compromis, zéro coalition, il va se passer zéro", prédit-il. Pourtant le temps presse, le budget doit être impérativement présenté en Conseil des ministres lundi 13 octobre afin que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le texte. "Ca devient critique, on est en octobre, il y a quand même une gestion courante de la France à devoir gérer", s'inquiète Pierre-Henri.

"Triste spectacle"

Une crise politique qui donne un bien "triste spectacle", renchérit Hélène. "Ce qui se passe, c'est qu'on ne parle pas de sujets qui peuvent intéresser plus largement tout le monde, comme le pouvoir d'achat", constate-t-elle.

Alors que son précédent gouvernement a duré 14h tout au plus (un record sous la Ve et de loin), Lecornu pourra-t-il échapper à la censure? Peu de chances, selon Mayeul. "Si je devais miser une petite pièce, je dirais deux semaines, cela peut être moins!" La seule solution, selon lui, serait la destitution d'Emmanuel Macron (dont la motion déposée par LFI a été déclarée irrecevable à l'Assemblée mercredi) ou bien la dissolution de l'Assemblée nationale.

Censure inévitable?

Une censure promise par La France insoumise, le Parti communiste français, les Ecologistes et le Rassemblement national tandis que du côté du PS, bien que l'on nie tout "deal" conclu avec Sébastien Lecornu, le parti à la rose attend de juger le discours de politique générale du Premier ministre et sa position - entre autres - sur la réforme des retraites.

Léonie Guilbault avec Léo Manson