La porte-parole du gouvernement n'a "pas de pudeur" à évoquer l'existence d'un racisme anti-Blanc

La ministre déléguée et porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, tient une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire, à l'immeuble Ségur à Paris, le 5 février 2025. - Ludovic MARIN
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a affirmé dimanche n'avoir "pas de pudeur" à évoquer l'existence d'un racisme anti-Blanc en France, un concept porté par la droite et l'extrême droite mais contesté par des sociologues.
"Moi, j'habite dans un endroit dans les Yvelines avec beaucoup de populations de toutes les origines, etc. Et il est arrivé par exemple à ma fille au lycée de se faire traiter de sale Blanche. Donc ça c'est du racisme vraiment à l'état pur", a déclaré Sophie Primas sur le plateau du "Grand rendez-vous" sur Cnews/Europe 1.
"Le racisme est universel, il va vers tous les types de populations, qu'elles soient d'origine étrangère, qu'elles soient françaises, qu'elles soient Blanches, qu'elles soient de je ne sais quelle origine. Le racisme, c'est la haine des autres et la haine de ceux qui sont différents", a-t-elle développé. "Par conséquent, je n'ai pas de pudeur à vous dire" que le racisme anti-Blanc est une réalité, a-t-elle conclu.
Le meurtre de Thomas à Crépol en toile de fond
L'existence d'une telle forme de racisme est un débat récurrent en France, où l'extrême droite, qui a théorisé le concept il y a une cinquantaine d'années, et la droite font valoir que le phénomène est occulté dans le pays. Le débat a rebondi sur ce côté de l'échiquier politique cette semaine avec la publication d'un livre d'enquête sur l'affaire d'homicide à Crépol (Drôme), où a été tué un adolescent en 2023.
Alors que les enquêteurs cherchent toujours à déterminer l'auteur des coups de couteau mortels, l'ouvrage, qui donne des prénoms de personnes mises en cause, souligne la récupération politique de cette affaire autour d'un prétendu "racisme anti-Blanc", chez des médias et élus ayant fait de l'insécurité un thème récurrent.
Cette ligne a valu jusqu'à des menaces de morts aux auteurs du livre. Mais aussi de nombreuses critiques, comme celles de la maire de Romans-sur-Isère, ville dont sont originaires plusieurs personnes mises en examen. Marie-Hélène Thoraval, élue divers droite, désigne depuis le début ces personnes mises en cause comme des agresseurs guidés par le "racisme anti-Blanc".
Des propos déjà tenus dans le passé à gauche comme à droite
Premier ministre à l'époque des faits, Edouard Philippe avait alors lui-même estimé "bien possible", qu'il y ait "une forme nouvelle de racisme anti-Blancs, comme il y a une forme ancienne de racisme anti-Noirs, anti-Arabes ou anti-Juifs".
En 2012, c'est un autre Premier ministre, mais socialiste, Jean-Marc Ayrault, qui avait répondu qu'un tel racisme "peut exister", rejoignant la porte-parole du gouvernement d'alors, Najat Vallaud-Belkacem, qui avait utilisé l'expression de "racisme anti-Blanc". Mais des sociologues jugent qu'une telle forme de racisme est soit résiduelle, soit ne peut exister en l'absence d'une discrimination systémique envers les Blancs.