RMC
Politique

La Primaire populaire valide une nouvelle candidature: "La gauche est tuée par une guerre d'ego"

placeholder video
Pour l'instant, la victoire de Christiane Taubira à la Primaire populaire ne règle pas le problème de la gauche, très à la traîne dans les sondages. Pis, il semble surtout valider une énième candidature, écartant toute perspective de second tour pour la gauche.

Sans surprise, l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira a remporté ce dimanche la Primaire populaire et a aussitôt appelé à l'union. Un succès qui semble valider une candidature de plus à gauche alors que ses concurrents, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon en tête, refusent toujours de reconnaître la légitimité de cette consultation populaire.

"Nous devons trouver un chemin de façon à rassembler les gauches et leurs sensibilités", a-t-elle appelé. Elle compte joindre Yannick Jadot (arrivé 2e), Jean-Luc Mélenchon (3e) et Anne Hidalgo (seulement 5e), mais aussi le communiste Fabien Roussel, non-sélectionné pour la Primaire populaire. "Je sais leurs réticences, mais aussi leur intelligence et leur sens de l'intérêt général. Cette union, nous la construisons ensemble", espère Christiane Taubira.

A gauche, "une crise idéologique extrêmement profonde"

Avant une réponse des principaux intéressés, la victoire de l'ancienne garde des Sceaux s'apparente pour le moment à une candidature de plus au sein d'une gauche moribonde. "Cette campagne est d'un niveau CE2", tacle ce lundi sur RMC Etienne Liebig sur le plateau des "Grandes Gueules". "C'est une campagne générale déplorable au niveau intellectuel", ajoute-t-il, ne visant pas seulement la gauche. "A gauche, ce qu'il se passe est grave, il y a une crise idéologique extrêmement profonde. A part le côté écologie récupéré par tout le monde, le reste, il n'y a rien", assure l'intervenant social.

"Quand en 2017, vous vous faites trahir par Emmanuel Macron, restructurez-vous et faites la place nette idéologique. Qu'a fait Olivier Faure? Quand on est socialiste, il faut lui demander des comptes. Les socialistes auraient dû faire monter une personnalité forte", plaide de son côté Barbara Lefebvre.

>> A LIRE AUSSI - Christiane Taubira, numerus clausus, autoroutes... ce qu'il faut retenir de l'interview de Fabien Roussel

"S'ils s'unissent, ils seront au second tour"

Pour Medhi Ghezzar, le parti est en proie à une guerre d'ego: "S'ils s'unissent, ils seront au second tour. Avec la France dans son état actuel, avec une opposition d'idée aussi marquée, tu as un plan de travail pour se réunir. Là, c'est une guerre d'ego. La gauche est tuée par une guerre d'ego", croit-il savoir.

Car dans l'attente d'une hypothétique union, les sondages restent inquiétants pour la gauche. Une consultation de l'institut Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR datée du 26 janvier (avant le résultat de la primaire populaire mais en comptant Christiane Taubira parmi les candidats), crédite Jean-Luc Mélenchon de 9% des intentions de vote et Yannick Jadot de 5,5% des suffrages. Suivent derrière, Christiane Taubira avec 5% des voix, devant Anne Hidalgo et Fabien Roussel, tous deux crédités de 2,5% des intentions de vote.

Une éventuelle fusion de ces listes de gauche permettrait donc de prétendre au moins à un second tour avec 23,5% des voix, juste derrière Emmanuel Macron (24% des intentions de vote) mais devant Valérie Pécresse et Marine Le Pen, au coude à coude avec respectivement 17 et 16,5% des voix. Encore faudrait-il que la politique soit une science manichéenne et puisse reposer sur de simples additions.

>> A LIRE AUSSI - Fabien Roussel: "Je ne me rallierai pas à Christiane Taubira, elle n'a pas de programme"

G.D.