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"La suspension de la réforme des retraites, je l'espère": qu'attendent les Français du Premier ministre?

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu va présenter son projet de budget en Conseil des ministres ce mardi matin avant de prononcer sa Déclaration de politique générale sous l'œil très attentif des socialistes. Des socialistes qui n'attendent qu'une chose: la suspension de la réforme des retraites. Et ils ne sont pas les seuls.

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, va prononcer à 15h ce mardi sa Déclaration de Politique Générale devant les députés. À peine renommé à Matignon par Emmanuel Macron, le nouveau Premier ministre est déjà menacé par les motions de censure du Rassemblement national et de La France insoumise. Il va pourtant devoir présenter son cap et ses lignes qui permettront de ne pas être renversé et de doter la France d'un budget pour 2026.

Les socialistes, dont la clémence lui est indispensable, attendent sa Déclaration de Politique Générale pour décider s'ils le censureront ou non. Les instances du groupe et du parti se réuniront dès 13h et à l'issue.

Et du côté des Français, aussi, il y a beaucoup d’attentes avant cette déclaration. Le calcul est vite fait pour Laurence 60 ans, cette réforme des retraites “si elle est suspendue, je gagne six mois”, assure-t-elle.

Un départ à la retraite avancé donc à 2027 pour cette employée de banque qui serait soulagée.

“Derrière, ils ne se rendent pas compte des projets de famille qu’on a aussi. Derrière, l'idée, c’était de partir en retraite, de voir plus ma petite fille. Donc la suspension oui, bien sûr que je l’attends”, affirme-t-elle.

Une suspension aurait un coût important

Car si suspension il y a, l'âge légal qui augmente de trois mois chaque année s'arrêterait à 62 ans et 9 mois. Et la génération 1964 serait la première à en profiter. Mario, employé dans le bâtiment, est de celle de 1970.

“62 ans, ce serait déjà pas mal. Moi, je n’ai pas fait de pré-apprentissage, donc je n’ai pas le droit à la carrière longue. Mais j’ai commencé à travailler à 18 ans et il faut que j’aille jusqu’à 64 ans. Aujourd’hui, je suis esquinté… Le dos, les genoux… Allez faire monter quelqu’un de 64 ans sur un toit”, indique-t-il.

Eric, technicien chez un fabricant d'imprimantes, n’est pas du même avis. “64 ans, ce n’est pas le bout du monde. Tout le monde le sait, on n’a pas les moyens de financer ce truc”, souffle-t-il.

Dans un rapport de la Cour des comptes de février, il est estimé qu'un gel de l'âge de départ à 63 ans coûterait 13 milliards d'euros à horizon 2035.

Amélie Courtet avec Guillaume Descours