Le député Emmanuel Pellerin révèle avoir consommé de la cocaïne, stupeur dans la majorité
Un député du groupe Renaissance admet avoir consommé de la cocaïne. Il s'agit d'Emmanuel Pellerin, 52 ans, avocat de formation. Sur le papier, le profil idéal du député des Hauts-de-Seine. Mais ce novice en politique, élu pour la première fois l’an dernier, est au cœur d’un scandale. Interrogé par Mediapart, il a récemment reconnu avoir consommé de la cocaïne avant d'être élu et jusqu’en juillet dernier au début de son mandat. Stupeur dans les rangs de la majorité. “C’est un naufrage” explique une connaissance, mais c’est surtout un énorme problème politique à gérer.
Face à cette polémique, la position du parti a évolué. Première réunion lundi à 18h, Emmanuel Pellerin convoqué à l’Assemblée devant les députés. “Il a tout raconté, rien éludé, il a fait toute la transparence sur sa consommation passée et sa vie personnelle plutôt chaotique”, explique un parlementaire. Emmanuel Pellerin promet même de présenter les résultats de tests urinaires et capillaires pour prouver sa bonne foi. Une mise en retrait est alors décidée à l’unanimité mais l'élu peut encore rester affilié à Renaissance. “On n’est pas la brigade des mœurs”, expliquait-on en interne.
Mais voilà, deuxième réunion plus tard dans la soirée, et la direction du parti décide d’aller au-delà de la décision des parlementaires. La commission des conflits est convoquée en vue d’une exclusion définitive. “Il fallait être ferme et être cohérent avec nos valeurs”, justifiait-on. Les députés apprécieront.
Ne pas faire preuve d'indulgence
Mais n’y a-t-il pas un risque d’engrenage? “Une fois que tu mets le doigt là-dedans, ça peut aller loin. On fera quoi avec celui qui a fumé un joint ou celui à qui on a suspendu son permis pour excès de vitesse?”, s'interroge un cadre de la majorité.
Un ministre s’inquiétait lui aussi, récemment, des positions du parti: "Ce n’est pas de la violence conjugale, ce n’est pas de la violence contre quelqu’un, c’est de la violence contre soi-même". Ce même ministre s’interroge également sur le risque d’engrenage et de chasse aux mauvaises pratiques.
Un risque bien pris en compte chez Renaissance, où on explique qu'on ne veut pas faire du LFI: "Nous ne voulons pas être accusés de la moindre indulgence comme pour l’affaire Quatennens et nous l’assumons".