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Le FN a-t-il sa place dans la campagne ?

Marine Le Pen, présidente du FN

Marine Le Pen, présidente du FN - -

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a encore créé la polémique, en qualifiant ce dimanche le Front national (FN) de parti « nationaliste et socialiste ». Le jugeant non républicain, certains estiment que le parti de Marine Le Pen n’a pas sa place dans la campagne...

Accusé par la gauche de se rapprocher de certains thèmes du Front national (FN) pour tenter de capter les voix du parti d'extrême-droite, Claude Guéant a employé ce dimanche du Radio J un ton très vif sur le FN, soulignant ses affinités avec les thèses extrémistes et racistes, voire néo-nazies. Comment qualifier le Front national ? « Je dirais que ce n'est pas un parti républicain, c'est un parti qui est nationaliste et socialiste », a rétorqué le ministre de l’Intérieur. National-socialiste ? « Non, nationaliste et socialiste », a-t-il insisté. « Il y a quelques mois, elle voulait tout nationaliser », a-t-il notamment justifié.
Claude Guéant a toutefois estimé que l'éventuelle exclusion de l'élection de Marine Le Pen, si elle n'obtenait pas les 500 parrainages d'élus nécessaires, serait une "anomalie".

« Afin de faire oublier son bilan calamiteux en matière d'insécurité et d'immigration ainsi que ses saillies verbales provocatrices, monsieur Guéant vient d'insulter le FN en le qualifiant de parti nationaliste et socialiste », a répliqué Louis Aliot, vice-président du FN, dans un communiqué, exigeant la démission du ministre.

« Le FN est violent dans ses mots, pas encore dans ses actes »

Le FN a-t-il sa place dans la campagne s'il n'est pas républicain ? « Je crois qu’il n’est pas possible dans l’état actuel de l’interdire, estime Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, Maire du Raincy. On voit bien que le Front national joue, pour les problèmes de notre société, la politique du pire. Les élus du FN de mon département sont plutôt contents quand ça empire. C’est la grande différence entre les Républicains de droite et de gauche, et le FN. Mais il n’a pas encore eu, comme d’autres formations politiques d’avant-guerre, une action violente. Ils sont violents dans leurs mots, pas encore dans leurs actes. Et il faut être prudent ».

« On ne règlera pas le problème en l’interdisant maintenant »

De son côté, Alexis Corbière, conseiller de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), bien que persuadé que « le FN n’est pas républicain », explique : « On ne règlera pas le problème là à l’heure actuelle en l’interdisant. Il faut d’abord régler le problème du FN en combattant ses idées. Arriver à l’interdiction du FN ne pourrait être que l’aboutissement d’abord à une claire explication de sa nature, de en quoi il est dangereux. Il incarne ceux qui luttent contre la République, au sens de ses principes, de ses valeurs : un Etat redistributeur, où le partage des richesses est mis en œuvre par des services publics. C’est un parti clairement raciste, qui valorise et fait l’apologie d’antisémites. Le FN c’est l’ennemi numéro 1 de la République ».

Et en direct ce lundi matin sur RMC et BFMTV, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire a lui aussi réagi aux déclarations de Claude Guéant ; il estime que « le FN est un parti qui ne respecte pas les valeurs fondamentales de la République ».

La Rédaction, avec Lionel Top