"Le gouvernement doit débarquer Damien Abad" selon l’association "Osez Le Féminisme"
Une manifestation à Paris pour dénoncer "un gouvernement de la honte". Organisée ce mardi par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, elle a rassemblé quelques centaines de personnes sur la place Saint-Augustin, pour demander au gouvernement de faire le ménage parmi les ministres. Et la pression la plus forte concerne Damien Abad, le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, accusé de viol par deux femmes.
"Le gouvernement n’entend pas la parole des femmes, c’est certain, dénonce Céline Piques, la porte-parole de l’association "Osez Le Féminisme", ce mercredi dans ‘Apolline Matin’, sur RMC et RMC Story. On est en train de démontrer que le gouvernement savait, qu’il a été informé, que Damien Abad a été accusé de violences sexistes et sexuelles. Il a quand même persisté à le nommer et à le maintenir au gouvernement. On demande une exemplarité, c’est ce que nous avait promis Emmanuel Macron. Il nous avait promis l’exemplarité et la grande cause du quinquennat avec une impunité zéro sur la question des violences sexistes et sexuelles. On se retrouve avec un gouvernement où on peut débarquer un ministre, François de Rugy, parce qu’il a posé en photo avec des homards, il y a trois ans. Mais par contre, un ministre qui est accusé par plusieurs femmes de violences sexuelles et même de viol, ça ne pose pas de problème. Ça veut dire quoi ? Que les femmes pèsent moins qu’un homard ?"
"Si on peut débrancher un ministre pour des homards, on peut débrancher un ministre quand il est accusé par deux femmes de violences sexistes et sexuelles, insiste Céline Piques. La parole des femmes n’est toujours pas entendue et on n’a pas compris la révolution "Me Too". On doit agir, comme le font les entreprises en particulier, qui ont un devoir de protection des victimes. Le gouvernement n’a pas fait son travail. Il doit rectifier le tir et agir pour débarquer Damien Abad, comme il l’a fait précédemment avec François de Rugy et d’autres qui ont été accusés de faits bien moins graves qu’une accusation de viol. Je rappelle que le viol est un crime passible de la cour d’assises."
"C’est un acte politique que nous demandons"
Pour la porte-parole d’"Osez le féminisme", la sphère politique par rapport aux entreprises sur cette questions de violences sexistes et sexuelles. "On demande à la sphère politique la même chose que les obligations qu’ont les entreprises, explique Céline Piques. Si vous êtes une entreprise et que vous êtes informé qu’un collaborateur est accusé par une ou plusieurs femmes de comportement inapproprié, il y a un devoir de protection des victimes et de potentielles futures victimes. L’entreprise a l’obligation de mettre à l’écart le salarié le temps d’une enquête interne. S’il y avait eu ce type de cellule d’enquête et d’écoute à TF1 par exemple, nous n’aurions pas eu 20 femmes qui accusent PPDA. C’est une obligation pour les entreprises. Il va falloir que ça se passe de la même façon dans les partis politiques. On a aujourd’hui plusieurs témoignages, on a besoin d’une décision politique. On a besoin de savoir si une personne accusée par deux femmes a sa place dans le gouvernement d’Emmanuel Macron, alors qu’on nous martèle que c’est la grande cause du quinquennat. Le gouvernement ne peut pas tenir dans ces conditions. C’est un acte politique que nous demandons, un acte politique de cohérence par rapport à la grande cause du quinquennat. On ne peut pas avoir un ministre accusé de violences sexistes et sexuelles dans le gouvernement."