"Le gouvernement nous prend pour des ploucs": les élus locaux en colère contre l'exécutif

Edouard Philippe va tenter de calmer la grogne des élus locaux, ce jeudi devant le congrès des régions de France, à Marseille. Les élus locaux veulent plus d'indépendance et dénoncent la tutelle du gouvernement.

Il va tenter d'éteindre l'incendie. Le premier ministre Edouard Philippe s'exprime ce jeudi matin devant le congrès des régions de France, réuni à Marseille. Les présidents des régions et des départements, ainsi que les maires de France sont en en conflit ouvert avec le Premier ministre et le président. Dans un "appel de Marseille", ils veulent plus de pouvoirs et demandent une relance de la décentralisation. Ils veulent aussi être mieux considérés, avoir leur mot à dire sur les mesures que prend le gouvernement lorsqu'il s'agit des territoires.

La présence à Marseille d'Edouard Philippe n'était pas prévue à l'agenda. Le Premier ministre s'est invité, et c'est bien la preuve qu'il y a le feu. Depuis un an les relations entre les représentants des collectivités locales et le Premier ministre n'ont cessé de se dégrader au fil des mois sur de nombreux sujets: la compensation du financement du RSA, la baisse des emplois aidés ou la suppression de la taxe d'habitation…

"Leur fronde devient pénible"

"Le gouvernement nous prend pour des ploucs", disent régulièrement les élus. Officiellement, Edouard Philippe a l'intention de calmer la grogne, d'expliquer l'action du gouvernement et de redire l'estime qu'il porte aux uns et aux autres. En coulisses, en effet les proches du Premier ministre voient dans la fronde des élus locaux des petites manœuvres politiciennes, comme ils disent. Dans la ligne de mire: Francois Baroin, président de l'association des maires de France, et Hervé Morin, président de l'association des régions de France. "Leur fronde devient pénible", confie un proche du Premier Ministre, qui ajoute: "Otez-moi d'un doute, Baroin et Morin ce sont bien eux qui ont soutenu François Fillon pendant la campagne ?". Et il conclue: "lorsque François Fillon promettait des coupes sombres dans les dotations des collectivités territoriales, on ne les entendait pas critiquer quoi que ce soit".

P. G. avec Stéphanie Collié