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Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu tiendra-t-il la journée?

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Ce gouvernement est censé se réunir pour un premier Conseil des ministres à 16h. S'il n'a pas éclaté d'ici là, puisque les LR se réunissent finalement pour une réunion d'urgence à 11h30, mécontent car la nouvelle équipe "ne reflète pas la rupture promise". Les critiques fusent même dans ce qu'on appelle le "socle commun".

La déclaration a fait l’effet d’une bombe. À peine renommé au ministère de l'Intérieur dimanche soir, Bruno Retailleau, a vivement critiqué ce nouveau gouvernement dont la composition "ne reflète pas la rupture promise" selon lui.

Le président des LR convoque à 11h30 ce lundi matin une réunion d'urgence au siège du parti alors que le premier Conseil des ministres doit normalement se tenir à 16h à l'Élysée.

Un élément en particulier semble avoir fait plier Bruno Retailleau: les messages en interne, en cascade, venant des militants et des cadres du parti, pour critiquer la composition du gouvernement. Un gouvernement "recyclé", trop macroniste à leur goût. Et un nom cristallise les tensions: Bruno Le Maire, de retour au gouvernement au ministère des Armées. Impensable de gouverner avec le principal responsable de la situation budgétaire du pays, estiment plusieurs élus LR.

Tout va se décider ce lundi matin, lors d'un conseil stratégique du parti. La décision de rester ou non au gouvernement sera prise collectivement. Mais un proche de Laurent Wauquiez tranche: "On perd toute crédibilité si on reste finalement au gouvernement". Un épisode qui va forcément fragiliser Bruno Retailleau, le toujours ministre de l'Intérieur pourrait donc démissionner, quelques heures seulement après avoir été renommé.

Incompréhension au sein du camp présidentiel

Cette déclaration de Bruno Retailleau a même remis en question la durée de vie de ce gouvernement à peine nommé. Avec la menace de LR, c'est la solidité du socle commun qui est remise en question.

Il y a beaucoup d'incompréhension et de la colère au sein du camp présidentiel, à commencer par Gabriel Attal. Le chef de file des députés Renaissance qui voulait se montrer jusque-là constructif est même sorti du bois dimanche soir. Dans un message envoyé à ses députés, il dénonce "le spectacle affligeant de la classe politique". Il ajoute n'avoir "rien demandé" pour ce gouvernement aucun poste, son groupe ayant pourtant obtenu 10 ministres sur 18.

C'est précisément cet équilibre qui a poussé Bruno Retailleau à remettre en question la participation de LR au gouvernement. Une attitude jugée irresponsable par une ancienne ministre du socle commun. Une autre figure du camp présidentiel est quant à elle désabusée: "Je ne vois plus quelles sont les marges de manœuvre de Sébastien Lecornu".

Romain Cluzel et Hélène Terzian avec Guillaume Descours