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Politique

Le PS ne trouverait-il pas ses marques ?

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Supprimer le défilé militaire du 14 juillet, c’est la proposition d'Eva Joly qui suscite la polémique, mais elle a surtout mis à jour le flottement idéologique qu'il y a chez les socialistes...

« Le débat de fond n'aura pas lieu ». Cela pourrait être le titre de la pièce de théâtre qui s'est joué en grande partie au festival d'Avignon. Acte 1, première réaction de Martine Aubry vendredi aux propos d'Eva Joly : « supprimer le défilé du 14 juillet n'est pas acceptable ». C’est aussi ce que pense François Hollande. Même si elle est une alliée pour le second tour de la Présidentielle, à gauche, ni organisation de débat sur la signification de la fête Nationale ni mains tendues. A 9 mois de la Présidentielle, personne au PS ne veut être pris en défaut de patriotisme. Acte 2 : François Fillon touche à la bi-nationalité franco-norvégienne d'Eva Joly et le rapport de force s'inverse chez les socialistes. Défense d'Eva Joly et haro sur le Premier ministre. Néanmoins, Martine Aubry est la dernière à réagir vendredi soir et se rattrapera en téléphonant samedi à la candidate écologiste.

Comment réagissent des ténors du parti face à ce spectacle donné en Avignon ?

Le député socialiste est dans l'embarras : « Il a fallu sauver le soldat Joly en dirigeant les tirs contre François Fillon ». D’après celui-ci, pour le moment, les candidats à la primaire font valoir leur personnalité et non le programme du PS. Le problème c'est que tout le week-end a été émaillé de fausses notes entre Aubry et Hollande au festival d'Avignon.

Du vrai théâtre politique, un genre de "je t'aime moi non plus" ?

Un « je t’aime moi non plus » qui prend des allures de « je ne t’aime pas du tout ». Les deux candidats se sont parlés par journalistes interposés et se sont soigneusement évités. Un premier grincement de dent sur la culture. Alors que Martine Aubry promet aux artistes d'augmenter de 30 à 50% son budget si elle est élue, la réplique cinglante de François Hollande ne se fait pas attendre : « Ce n'est pas une surenchère qu'on doit demander, c'est une politique ». C’est ensuite la crise de l’euro qui interpose les deux candidats en rivalisant de déclarations alarmistes. Ils s’entendent tout de même sur un point : ramener le déficit à 3% du PIB en 2013. Une occasion pour François Baroin, ministre des Finances de rappeler qu'un "retour à l'équilibre correspondrait à une augmentation de 10 points de CSG ou à multiplier par deux l'impôt sur le revenu".

La cerise sur le gâteau c'est la déclaration de Ségolène Royal, hier soir, sur France 2 ?

Ségolène Royal qui déclare sa flamme aux Gaullistes c’est effectivement le coup de théâtre du weekend : « D’abord je rassemblerais les socialistes et nous rassemblerons ensuite les écologistes, l’extrême gauche mais aussi les centristes humanistes, la droite gaulliste. Comme le disait le général de Gaulle, la politique c’est se tenir droit et regarder en avant ».
Encore un bel exemple de flottement idéologique au PS, puisqu'elle n'hésite pas à marcher sur les plates-bandes de la droite sociale. Même si Ségolène Royal vise les électeurs de la Présidentielle, ce n'est pas certain qu'ils choisissent une socialiste qui leur dise "vive de Gaulle".

Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce lundi 18 juillet 2011 avec Véronique Jacquier et Jean-Jacques Bourdin :

Véronique Jacquier