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Le ras-le-bol des enquêteurs financiers: "il faut que ça s'arrête, on ne peut pas continuer comme ça"

Les policiers et leurs syndicats expriment leur ras-le-bol face aux attaques dont ils font l'objet. Ils ont écrit une lettre au directeur général de la police nationale.

"Cabinet noir", "police politique". Les propos tenus respectivement par François Fillon et Florian Philippot ont particulièrement choqué les policiers. Ces dernières semaines, c'est devenu une habitude, ou presque. Alors que les candidats de droite, François Fillon, et du Front national, Marine Le Pen, sont visés par des enquêtes, une personnalité de l'un ou l'autre camp, sur une estrade ou à la télévision, fustige le travail de la police, entraînant une réaction outrée d'un syndicat policier.

Des propos inacceptables pour Denis Jacob, du syndicat de police CFDT Alternative Police: "Il faut que ça s'arrête, on ne peut pas continuer comme ça quotidiennement. Mes collègues n'en peuvent plus. Ils n'effectuent pas leur enquête sereinement".

"Va-t-il y a un procès en sorcellerie dans la police nationale?"

Si bien que les enquêteurs financiers ont écrit au patron de la police il y a quelques jours. Ils dénoncent les menaces de représailles de certains candidats à la magistrature suprême. Les fonctionnaires se sont émus, en plus du manque de moyens, "des menaces de représailles à peine voilées proférées par des candidats à la magistrature suprême". Et ont rappelé au passage avoir été assimilés déjà en 2014 à la Stasi - la redoutable police est-allemande - par Nicolas Sarkozy.

"A la lumière de ces événements se pose la question de la mise en oeuvre de la protection fonctionnelle des fonctionnaires face à de telles menaces ou accusations émanant de personnalités majeures", écrivent les policiers financiers.

"Les personnalités politiques qui peuvent tenir de tels propos aujourd'hui, s'ils arrivent aux affaires, que feront-ils? Va-t-il y a un procès en sorcellerie dans la police nationale? Ça suffit!", s'insurge Denis Jacob.

Le syndicat Alternative Police en appelle désormais au ministre de l'Intérieur pour "déposer plainte contre toute personne qui continuera de diffamer l'institution".

P.B. avec Claire Andrieux