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Le RN veut abroger la réforme des retraites: la gauche dans l'embarras

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Il n'y a pas que le vote du budget qui se joue à l'Assemblée en ce moment: la semaine prochaine, dans sa niche, le Rassemblement national veut faire voter l'abrogation de la réforme des retraites. Et le parti compte sur les voix de la gauche, dans un embarras le plus total.

Un sacré dilemme: profiter de chaque occasion pour s'opposer à la réforme des retraites, ou bien, par principe, ne jamais voter une proposition émanant d'un parti d'extrême droite... À gauche, pour l'instant, seuls les socialistes ont tranché et ont choisi la seconde option. Ça sera un “non” catégorique à tout ce qui vient du Rassemblement National.

Pour les autres partis du front populaire, la position de vote sera présentée en dernière minute officiellement, éludent les états-majors, pour ne pas dévoiler leurs stratégies. Mais en coulisses, c'est surtout que - coincé dans ce piège - aucune position ne fait consensus.

La gauche entre malaise et division

"On a le choix entre deux mauvaises solutions", déplore l'insoumis Eric Coquerel. "Moi, je ne sais pas comment dire à mes électeurs que je n'ai pas voté pour l'abrogation de la réforme des retraites juste parce que ça vient du RN. Je ne sais pas le justifier", confie, embarrassée, une figure du NFP.

"C'est même une erreur de penser que le barrage républicain s'applique à ce vote-là", lance par ailleurs le député Aymeric Caron, affilié à LFI.
Les indiscrets : Abrogation/Réforme retraites, l'embarras de la Gauche - 22/10
Les indiscrets : Abrogation/Réforme retraites, l'embarras de la Gauche - 22/10
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Mais voter serait "un pas de plus vers la normalisation du Rassemblement national", répondent d'autres à gauche, qui assurent que même adopté par l'Assemblée, la proposition - parce que portée par le RN - ne sera jamais inscrite à l'agenda du Sénat. Une étape pourtant indispensable.

La gauche entre malaise et division, donc. Et ça, le parti de Marine Le Pen l'a bien compris: pour appuyer là où ça fait mal, il va communiquer abondamment sur ces élus qui ne voteront pas avec eux. Un “name and shame” version politique.

Cyprien Pézeril