Le téléphone comme arme: les coulisses de la diplomatie directe d'Emmanuel Macron

Des chefs d'État qui échangent, c'est tout à fait commun, de tout temps. Un protocole établi est suivi à la lettre, les rendez-vous sont calés par les secrétariats particuliers et une armée de conseillers qui entourent pour ne rien louper de la discussion. Presque comme à l'époque du téléphone rouge entre Moscou et Washington pendant la guerre froide.
Mais désormais, “il faut que ça aille plus vite", reconnait un diplomate. Les codes ont changé. Emmanuel Macron discute tous les jours ou presque avec les présidents américain, ukrainien, etc. Et il décroche de plus en plus son propre téléphone pour des échanges très directs, sans que les équipes soient forcément informées, à toute heure du jour et de la nuit. C'est "la nouvelle diplomatie", loue un spécialiste des relations internationales.
Emmanuel Macron adepte des messages
Le président, connu pour être adepte des messages, envoie aussi des SMS directement. Alors, pas à Donald Trump, il n'aime pas ça, mais à Keir Starmer, le chef du gouvernement britannique, par exemple. Des "échanges fluides et décrispés" salue un conseiller, qui note l'importance des relations très personnelles dans la période. Alors que la France et l'Europe sont à l'écart des négociations sur la guerre en Ukraine, c'est aussi une manière très concrète, pour le président, de s'activer sur la scène internationale.
Des conversations très libres donc, "mais pas sans écueils", souffle un diplomate. Les conseillers, de fait, à l'écart, "cela peut empêcher que l'information circule bien". Et le service après-vente auprès des journalistes a donc parfois du mal à suivre.