Législatives: Emmanuel Macron et Gabriel Attal annoncent qu'ils ne gouverneront pas avec LFI

"On ne gouvernera pas avec La France Insoumise. Un désistement ne vaut pas coalition", a déclaré Emmanuel Macron ce mercredi 3 juillet en Conseil des ministres, selon un des participants cité par BFMTV, malgré les désistements du camp présidentiel en faveur du Nouveau Front populaire (NFP) pour faire barrage au Rassemblement national. "Il n’en est pas question", a martelé le chef de l'État, selon des propos rapportés par l'AFP.
Dans un message posté sur X, le Premier ministre Gabriel Attal a insisté en affirmant qu'"il n'y a pas et il n'y aura jamais d'alliance avec La France insoumise". Cette question du "Ni RN, ni LFI" divise au sein du gouvernement.
Sur France Inter, ce mercredi, le Premier ministre a appelé de nouveau "à faire barrage" au RN, en relevant que "ni LFI, ni le Nouveau front populaire, ni les candidats (de la majorité présidentielle) n'étaient en capacité de former seuls une majorité absolue à l'Assemblée nationale".
Le pouvoir ira soit à "l'extrême droite", soit "au Parlement", a estimé sur France Inter Gabriel Attal
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Gérald Darmanin ne veut "aucun accord avec l'extrême gauche"
Gérald Darmanin a de son côté indiqué, selon son entourage cité par l'AFP, qu'il "ne souhait[ait] aucun accord avec l'extrême gauche, qui est anti-police, ni avec l'extrême droite". Le ministe de l'Intérieur a fait savoir qu'il ne "votera jamais pour le RN, ni pour LFI".
"Se désister, ce n’est pas se rallier, ce n’est pas se compromettre", a renchéri la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, à l'issue du Conseil des ministres. "Combattre le Rassemblement national aujourd'hui, ce n’est pas s’allier à la LFI demain", a-t-elle insisté, en pointant au passage de possibles fractures avec les autres forces du NFP (communistes, socialistes et écologistes) au lendemain du scrutin.
"Est-ce qu'on considère qu'aujourd'hui cette alliance électorale est déjà en train de s'effriter au sein de la gauche? Je pense que oui", a-t-elle lancé. "On ne peut pas faire de la LFI l’alpha et l'omega de la gauche en France", a-t-elle ajouté.
L'hypothèse d'une "grande coaliton"
Cette clarification intervient alors que l'hypothèse d'une "grande coalition" a émergé ces dernières heures, à l'instar de la proposition de la présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a évoqué une "grande coalition allant des LR aux écologistes et aux communistes". Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (Les Républicains) a lui plaidé pour un "gouvernement de sursaut national".
Marine Tondelier n'a pas fermé la porte à cette idée, ce mardi, estimant qu'"il faudra sûrement faire des choses que personne n'a jamais faites auparavant dans ce pays" en cas d'une Assemblée sans majorité claire, mais en rejetant l'idée d'un nouveau "Premier ministre macroniste".
Les insoumis ont quand à eux acté leur refus de participer à une éventulle "grande coalition", Manuel Bompard indiquant ce mardi sur RMC-BFMTV que "les insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme".