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Législatives: Emmanuel Macron fait le double pari de l'éclatement de la gauche et de l'élargissement

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Emmanuel Macron nommera-t-il un Premier ministre de gauche? Après les résultats des élections législatives, le Nouveau Front populaire, arrivé en tête, se dit prêt à gouverner. Mais le président de la République ne veut rien précipiter. Il voudrait même "temporiser" selon ses proches, persuadé que la grande union de la gauche va de disloquer.

Dimanche soir, Emmanuel Macron a appris les résultats du second tour des législatives avec ses plus proches fidèles. Et s'il a, une nouvelle fois, perdu les élections, il considère qu'il est encore possible de trouver un chemin pour que sa famille politique garde le pouvoir.

Le président de la République veut “temporiser”. C’est la ligne qu’il a exposée à ses fidèles. Sur la terrasse du palais de l'Élysée, devant un buffet de petits fours, il y avait les marcheurs de la première heure: Richard Ferrand, Julien Denormandie ou encore François Patriat. Le Premier ministre Gabriel Attal est lui rentré à Matignon. La décision est prise, il va présenter sa démission, mais il restera pour gérer les affaires courantes. Et pour plusieurs semaines s’il le faut, précise un proche du chef de l’Etat.

Pas question de nommer un Premier ministre issu de la gauche, “il tomberait en deux jours”, répète l’entourage du président. Emmanuel Macron en est persuadé, le bloc central n’est pas mort et pour l’élargir, il faut “laisser la poutre travailler”, juge un stratège, reprenant l’expression d’Édouard Philippe.

Une prise de parole d'ici mercredi pour Emmanuel Macron?

Bâtir une coalition à l'Allemagne, certains en rêvent. Et plutôt avec la droite. Les LR ferment déjà la porte. “Ils oublient qu'ils survivent grâce à nous”, grince le camp présidentiel, qui rappelle les 60 circonscriptions où les macronistes n’ont pas présenté de candidat. Tard dans la soirée, Gérald Darmanin arrive à l’Élysée. Le président missionne ses troupes pour consulter. Plusieurs cadres défilent déjà dans le bureau du président du Sénat Gérard Larcher.

Quant à la gauche, Emmanuel Macron se dit persuadé que le Nouveau Front populaire ne tiendra pas. “Ils vont se diviser, après on pourra travailler”, avance un proche. Le même pari, en somme, qu’au soir de la dissolution.

Le chef de l'Etat s'exprimera-t-il d'ici à mercredi et son départ pour deux jours au sommet de l'OTAN pour dire ce qu'il compte faire après son pari raté de la dissolution? Dimanche, à l'Élysée, on ne savait pas répondre à la question.

Sébastien Krebs et Jérémy Trottin avec Guillaume Descours