Législatives : pourquoi tant de petits partis ?

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C’est une liste longue comme le bras. Vous l’avez constaté, les listes des candidats dans chaque circonscription sont particulièrement fournies. Avec les législatives fleurissent nombre de candidats appartenant à des partis complètement inconnus du grand public et parfois même, farfelus. Au-delà de la volonté de faire passer leurs idées ou messages, ces petits partis cherchent surtout des financements publics. C’est une des particularités des législatives : au contraire de la présidentielle où les frais engagés par les candidats sont remboursés seulement s’ils obtiennent au moins 5% des voix, il faut dans le cas des législatives obtenir 1% des voix dans 50 circonscriptions pour obtenir des fonds. Pas besoin d’avoir un candidat élu. Un objectif plus modeste et facile à atteindre.
« Les petits partis ont besoin de ce financement public »
Cette année, au moins 44 partis visent le financement public. L’inventaire va du PPLD (Parti pour la décroissance), du MOC (Mouvement des objecteurs de croissance) à l’Alliance royale, en passant par le Parti pirate ou le Mouvement Anti-Radar. Ces financements, de l’argent du contribuable, sont essentiels pour la survie de ces partis. Albert Lapeyre est le président du Trèfle, parti écologiste qui présente 80 candidats : « Il faut bien que ces partis puissent vivre. C'est la démocratie. Nous avons 3 permanents, à Paris, à Marseille et en Auvergne. Et il faut payer les frais de ces permanences : téléphone, électricité... Les petits partis ont besoin de ce financement public de l'Etat ».
Une question de survie donc, et d’ambition parfois. « Avec nos candidats on pourra débloquer un financement public qui nous permettra de financer de vrais campagnes la prochaine fois » avance, confiant, le co-président du Parti pirate qui présente 101 candidats. Jacques Leboucher, président du Mahn, le mouvement Hommes, Animaux, Nature, a bien compris le système dès 2007 : « A l’époque nous avions présenté un peu plus de 67 candidats, et nous avons pu obtenir 120.000 euros ».
Candidats aux législatives « juste pour faire de l’argent »
Mais ce financement n’est pas du goût de tout le monde. Comme Gérard Schivardi, candidat dans l’Aude et secrétaire national du Parti ouvrier indépendant (POI) : « Beaucoup comptent sur les législatives juste pour faire de l'argent. On devrait les en interdire. C'est honteux ! ». Une colère étonnante de la part d’un candidat d’un parti sinon petit, du moins modeste, mais qui voit d’un mauvais œil cette concurrence.