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Les images « humiliantes » de DSK vous choquent-elles ?

Barbe naissante, traits tirés par la fatigue, Dominique Strauss-Kahn lors de sa comparution devant la juge Jackson ce lundi après-midi.

Barbe naissante, traits tirés par la fatigue, Dominique Strauss-Kahn lors de sa comparution devant la juge Jackson ce lundi après-midi. - -

Des images marquantes, sidérantes, carrément «humiliantes» pour certains: la diffusion lundi par la justice américaine de la première comparution de DSK devant une juge font polémique en France. Et vous, êtes-vous choqués ?

La justice américaine n'est pas la justice française. En témoignent les nombreuses réactions dans l'Hexagone hier après-midi, après la diffusion de l'audition de Dominique Strauss-Kahn. Debout face à la juge Jackson, barbe naissante, traits tirés par la fatigue, écoutant avec attention les débats mais sans pouvoir s'exprimer, le directeur du FMI ressemblait à n'importe quel prévenu américain. Dur à accepter, pour un certain nombre de Français.

« Ça m'a donné un coup de poing dans le ventre »

A commencer par ses proches. Interrogé mardi matin sur RMC, Pierre Moscovici dit qu'il n'a « pas dormi de la nuit. Voir ces images, ça m'a donné un coup de poing dans le ventre. Je suis un ami proche, c'est lui qui a fait de moi un responsable politique. Et j'ai été sidéré, tout à coup on est dans le vide. J'ai eu mal ». Le député PS du Doubs tient néanmoins à ajouter qu'il n'est pas pour autant question de « négliger la gravité des faits qui lui sont reprochés ».

« Montrer ces images, ce n'est pas de l'information »

Les images de la comparution de DSK - qui s'ajoutent à celles de sa sortie du commissariat de Harlem, menotté, devant les journalistes - choquent également le sociologue spécialiste des médias Dominique Wolton. « Je suis dégouté par les images de cette journée », dit-il sur RMC. « Ce sont des images humiliantes pour un être humain. Les montrer, ce n’est pas de l’information. L’information, ce n’est pas montrer n’importe quoi et n’importe comment. Il faut respecter l’image et la dignité de la personne. Dire que c’est la tradition de la police et de la justice américaine, ce n’est pas acceptable, ça me fout hors de moi ».

La Rédaction