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Les socialistes veulent garder le cap malgré la tempête

Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis apporte son soutien à Dominique Strauss-Kahn lors d'une d'une déclaration solennelle devant le siège du PS, à Paris. Le Parti socialiste entend garder le cap dans la tourmente provoquée par l'inculpation du

Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis apporte son soutien à Dominique Strauss-Kahn lors d'une d'une déclaration solennelle devant le siège du PS, à Paris. Le Parti socialiste entend garder le cap dans la tourmente provoquée par l'inculpation du - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste entend garder le cap dans la tourmente provoquée par l'inculpation de Dominique...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste entend garder le cap dans la tourmente provoquée par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle avec un seul objectif : battre Nicolas Sarkozy en 2012.

Après le "coup de tonnerre" de dimanche, le PS doit composer avec l'absence très probable de celui qui portait il y a encore deux jours les meilleures chances de victoire de la gauche à l'élection présidentielle de l'an prochain.

Le premier secrétaire Martine Aubry, qui a appelé à l'unité dès dimanche à Lille, présidera mardi un Bureau national pour tenter de rassembler des troupes éprouvées et éloigner le spectre d'une nouvelle guerre des ego au PS.

"Bouleversée" par les images montrant Dominique Strauss-Kahn menotté, ce qu'elle a trouvé "profondément humiliant", Martine Aubry a dit attendre "la vérité des faits" dans cette affaire.

"Pour le reste, le Parti socialiste continue de travailler pour les Français, comme il le fait depuis trois ans", a-t-elle dit à la presse à son arrivée au siège du PS.

Après le Bureau national, Martine Aubry doit se rendre à Bordeaux, puis à Toulouse mercredi, dans le cadre des réunions de présentation du projet du PS pour 2012.

Lors de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole du PS Benoît Hamon, a rappelé que "l'objectif du Parti socialiste, c'est de battre Sarkozy". "Et pour battre Nicolas Sarkozy il faut convaincre les Français. Nous ne pouvons pas abandonner ce terrain-là en raison de cette affaire".

Au sortir d'un week-end sismique, cette ligne contrastait avec la compassion affichée par les amis de Dominique Strauss-Kahn.

Tel le député Jean-Christophe Cambadélis, qui a redit son amitié et sa confiance au directeur général du Fonds monétaire international lors d'une déclaration solennelle devant le siège du PS.

"AUBRYSTES" CONTRE "STRAUSS-KAHNIENS" ?

"Avec ses proches, nous ne pouvons pas croire à sa culpabilité et il sera bientôt au milieu de nous", a-t-il dit.

Selon un calendrier confirmé lundi, les responsables socialistes doivent déposer entre le 28 juin et le 13 juillet leurs candidatures pour la primaire, prévue en octobre.

Alors que Dominique Strauss-Kahn prépare sa défense de l'autre côté de l'Atlantique, la course aux prétendants est relancée.

"Je n'imagine rien du tout", a répondu Benoît Hamon à la question de savoir si le patron du FMI avait encore une chance, même infime, d'être candidat.

Pour le numéro deux du PS, Harlem Désir, la mise en cause de Strauss-Kahn "est une affaire privée, pas politique".

"Le PS n'est ni décapité, ni affaibli. Il y a un leader, Martine Aubry. Il compte en son sein de nombreux talents, de nombreuses personnalités qui ont une expérience d'Etat", a-t-il dit.

Une déclaration qui sonne comme un soutien à Martine Aubry en vue de la primaire, pour laquelle elle ne s'est pas encore déclarée, d'autant qu'existait entre elle et Dominique Strauss-Kahn un accord de désistement réciproque.

Un responsable socialiste voit se dessiner un clivage entre les "aubrystes" et les "strauss-kahniens", qui n'autorisent personne à se poser en leader de substitution".

"Une course de vitesse est engagée entre eux", a-t-il dit à Reuters.

Outre Martine Aubry, le populaire François Hollande apparaît comme un candidat sérieux à la primaire socialiste, qui lui donnerait l'occasion de se forger la stature nécessaire pour prétendre aux plus hautes fonctions de l'Etat.

En retard dans les enquêtes d'opinion mais très opiniâtre, Ségolène Royal n'a pas non plus dit son dernier mot.

Première à entrer dans la course à la primaire, l'ex-candidate à la présidentielle en 2007 promet de défendre ses idées jusqu'au bout sans rien tenter contre son camp.

Arnaud Montebourg et Manuel Valls sont eux aussi dans la course, où pourraient les rejoindre le "strauss-kahnien" Pierre Moscovici ou encore Laurent Fabius.

Cité par nombre d'observateurs, l'ancien Premier ministre pourrait faire valoir ses qualités d'homme d'Etat en ces circonstances extraordinaires.

Edité par Yves Clarisse

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