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Loi urgence sanitaire: "Ce n'est pas Ebola, on ne décide pas qui sont les bons et les mauvais Français", déplore Sébastien Chenu

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Invité de RMC ce mercredi, le député et porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu s'est félicité du report par le gouvernement du projet de loi d'urgence sanitaire, vu comme une obligation à la vaccination par l'opposition.

Le Rassemblement national et la droite ont alerté mardi sur une possible restriction à la liberté de déplacement, qui pourrait dans certains cas être conditionnée à la vaccination anti-Covid, après l'adoption lundi en conseil des ministres, d'un projet de loi urgence sanitaire. Le gouvernement a immédiatement démenti toute velléité de créer un "Etat sanitaire".

Le ministre de la Santé a été obligé de déminer le projet qui prévoit officiellement l’institution d’un "régime pérenne de gestion des urgences sanitaires". Olivier Véran a du répondre mardi soir sur TF1 pour mettre fin à ce qu’il appelle "une mauvaise polémique" et assuré qu'il n'était pas question à ce stade, d'imposer la vaccination obligatoire contre le Covid-19. 

"Il ne s’agit pas d’une mauvaise polémique, il s’agit bien de la réalité", a renchérit ce mercredi sur RMC Sébastien Chenu, député et porte-parole du Rassemblent national. "C’est bien ce gouvernement qui a a inscrit à l'ordre du jour lors des débats à l'Assemblée nationale un projet de loi qui obligerait les Français à être vaccinés s'ils voulaient continuer à aller au restaurant ou au cinéma", a-t-il ajouté se félicitant du report du projet de loi en évoquant "une première victoire pour Marine Le Pen et pour les Français".

"Emmanuel Macron a menti"

"Ce gouvernement bride les libertés des Français. Que ce soit avec les ordonnances et la gestion des débats à l'Assemblée nationale, que ce soit les lois sur la liberté d'expression, ce gouvernement n'a de cesse de faire reculer les libertés individuelles", déplore le député du Nord.

"Emmanuel Macron a menti. Lorsqu'il dit au Français, 'le vaccin ne sera pas obligatoire', il ment quand on voit ce projet de loi sur la table du gouvernement", ajoute-t-il y voyant une obligation vaccinale déguisée comme de nombreuses personnalités à droite et à l'extrême-droite.

Mais l’exécutif n’enterre pas non plus complètement ce projet de loi sur les urgences sanitaires alors qu’il avait d’abord défendu un texte destiné à "mûrir et faire son chemin", Olivier Véran a finalement reporté son examen à plus tard, après la crise.

"La discrimination sur l’état de santé est interdite (...) Ce n'est pas la fièvre Ebola, ça ne vaut pas le fait de décider qui sont les bons et les mauvais Français, qui sont ceux qui ont le droit de se déplacer tout au long de leur vie sociale et ceux qui doivent rester chez eux. Tout cela doit nous interroger sur la philosophie de ce gouvernement par rapport aux libertés publiques. A chaque fois qu'il a voulu agir, ce gouvernement a essayé de nous contraindre", souligne Sébastien Chenu.

Ce projet de loi "n'est pas une maladresse, il arrive en catimini juste avant Noël, de façon à ce que ce soit le moins visible possible. Ça en dit long sur la philosophie qui anime Emmanuel Macron", conclu-t-il.

Guillaume Dussourt