Longuet : Marine Le Pen est « un interlocuteur» possible

Gérard Longuet - -
Gérard Longuet persiste et signe : il voit en Marine Le Pen « un interlocuteur possible ». Le ministre de la Défense, membre d'Occident, un groupuscule d'extrême droite, dans les années 1960 a fait cette déclaration mardi dans un entretien au quotidien « Minute ». Et mardi soir sur BFMTV, il a réitéré ses propos en affirmant à nouveau que « Marine Le Pen n’est pas son père, et pour la démocratie, tant mieux ». La dirigeante du FN n'a, selon lui, pas les outrances de son père Jean-Marie Le Pen, plusieurs fois condamné par la justice pour injures à caractère raciste. « C'est un constat. Il y a une différence notable entre Marine Le Pen et son père », a-t-il affirmé, précisant que Marine Le Pen était un interlocuteur au même titre que « Jean-Luc Mélenchon ou Eva Joly ».
Une sortie qui a fait réagir toute la classe politique. A l'intérieur même de l'UMP, Rachida Dati s'est dite choquée, le ministre de l'Education Nationale Luc Chatel, a contredis ces propos. A gauche, Delphine Batho, porte-parole du candidat socialiste François Hollande, explique que le choix de l'organe de presse, et le contenu montrent que toutes les digues sont tombées vis-à-vis de l'extrême droite.
« Je n’aurai pas utilisé ces mots-là »
Luc Chatel, ministre de l'Education se démarque clairement de Gérard Longuet : « Dieu sait si je suis proche de Gérard Longuet mais je n’aurais pas utilisé ces mots-là. Marine Le Pen n’est pas plus un interlocuteur, à mon sens, que ne l’était son père. Vous savez, ça fait vingt ans qu’on veut nous attirer sur ce terrain-là : il faudrait que nous ayons des alliances pour gagner. Non, jamais. Il n’y a jamais eu d’alliance. On l’a toujours dit et on s’est toujours tenu. Ce ne sont pas nos idées. Nous avons eu le courage de refuser des alliances et de perdre les élections législatives de 1997 alors que la gauche avait profité des triangulaires pour l’emporter ».
« Par le miracle des élections, ces gens deviennent charmants »
Marine Le Pen, constatait elle le miracle des élections qui rend certains ténors de la majorité « charmants » envers le Front national. « Monsieur Longuet n’est pas l’arbitre des élégances. Ce n’est pas à Monsieur Longuet, ni à personne d’autre d’ailleurs, je dénie le droit à quiconque, de considérer que mes électeurs sont ou ne sont pas républicains ou pas, qu’ils méritent d’être méprisés ou pas méprisés, que ceux-là sont dans la République ou ne sont pas dans la République. Il y a quelques semaines, Monsieur Longuet avait tenu des propos absolument épouvantables en ce qui me concerne, mais je remarque, d’un coup, par le miracle des élections : tous ces gens finissent par devenir charmants. J’espère que ça va durer après les élections ».