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Macron sur les sites de la Grande Guerre: "Ca ne suffira pas à redorer le blason de sa popularité"

De Verdun à la Somme, Emmanuel Macron part dès ce dimanche sur les routes de l'est et du nord de la France pour célébrer le centenaire de la fin de la Grande Guerre mais aussi aborder les problèmes contemporains de ces territoires frappés par la crise.

A partir de ce dimanche, Emmanuel Macron part sur les traces de la Grande Guerre. Ce périple inédit se terminera le 11 novembre sous l'Arc de Triomphe où le chef de l'Etat ravivera la flamme du soldat inconnu en présence d'une centaine de dirigeants étrangers.

Le but de cette "itinérance", comme l'appelle l'Elysée, est d'"aller à la rencontre de nos ancêtres les Poilus", ces quelque huit millions de Français qui ont combattu de 1914 à 1918. Emmanuel Macron va ainsi visiter les sites incontournables de la guerre: Verdun (Meuse), "la mère des batailles", le Chemin des Dames (Aisne) ou la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), où reposent 45.000 combattants morts au combat.

Le chef de l'Etat dans 11 départements et 17 villes

Au total, Emmanuel Macron se rendra dans 11 départements et 17 villes, surtout de taille moyenne, comme Charleville-Mézières, où se tiendra le 7 novembre un Conseil des ministres décentralisé. Car ce marathon a aussi une forte dimension politique et sociale. "Chaque étape sera l'occasion d'aborder les préoccupations actuelles des territoires visités, qui tentent de rebondir après avoir été frappés par la désindustrialisation et les bouleversements agricoles", souligne l'Elysée.

Une opération reconquête analyse Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po): "Il s'agit pour Emmanuel Macron de continuer à essayer de tourner la page de cette rentrée difficile. Evidemment lorsque le président de la République incarne le chef de l'Etat qui vient hommage aux morts pour la patrie, ça ne peut jamais être mauvais pour l'image du chef de l'Etat. Dans le même temps, les Français vont continuer à regarder Emmanuel macron à travers les résultats économiques. Ça ne suffira pas à redorer le blason de la popularité d'Emmanuel Macron".

"S'il se fait apostropher, il a tendance à répondre de manière assez raide"

Et le chef de l'Etat devra prendre garde à certains écueils, selon le chercheur: "Emmanuel Macron a vu que récemment lorsqu'il était allé au contact des Français, ça ne lui avait pas très bien réussi. On se rappelle du déplacement aux Antilles dont on a surtout retenu les images, on se rappelle de l'échange avec ce jeune demandeur d'emploi horticulteur. On a vu que si Emmanuel Macron se fait apostropher par des Français, il a plutôt tendance à répondre de manière assez raide, qui parfois perçue comme arrogante et provocante. Je pense que sa communication a dû retenir un certain nombre de leçons".

Cécile Costes (avec P.B.)