Meeting de Marine Le Pen perturbé à Ajaccio: "le Front national et ses idées n'ont pas leur place en Corse"

À deux semaines du premier tour de la présidentielle, des manifestants ont perturbé, samedi, à Ajaccio, une réunion publique de Marine Le Pen. Des heurts ont eu lieu quand des manifestants anti-FN ont été exclus de la salle, entraînant des échanges de coups et l'usage de gaz lacrymogène.

Le meeting de Marine Le Pen ne s'est pas tout à fait déroulé comme prévu. Samedi, à Ajaccio en Corse, le DPS, service d'ordre du Front national, "a pris la responsabilité d'évacuer" 20 à 30 jeunes indépendantistes, pris sous les coups de supporters frontistes. 

"On est très fiers de ce qu'on a fait"

Après des échanges de coups, le cri d'un jeune "a Francia fora" ("la France dehors", en langue corse) et du gaz lacrymogène répandu, la salle a finalement été évacuée: quelques personnes étaient en effet incommodées par le gaz. Le discours a été déplacé dans un grand hall du Palais des congrès. Paul Salort, porte-parole des jeunes indépendantistes corses, revendique son action auprès de RMC:

"Le Front national et les idées qu’il représente n’ont pas leur place en Corse. D’abord parce que la Corse a une tradition humaniste, et que l’idéologie nauséabonde du Front national, on ne l’accepte pas chez nous. Et aussi parce que ce parti fait dans 'l’anticorsisme' primaire: Marine Le Pen est clairement la candidate qui va le plus à l’encontre des revendications légitimes du peuple corse. On a réussi à montrer que le Front national reste un parti autoritariste, qui ne sait agir que par la force. On est très fiers de ce qu’on a fait".

A l'issue de son meeting, Marine Le Pen a rendu le préfet "responsable" de la perturbation de sa réunion publique. Alors que de nouveaux heurts entre militants nationalistes et frontistes participant à la réunion, mais aussi forces de l'ordre se sont produits à la fin de la réunion publique, le préfet assure dans son communiqué que "les forces de l'ordre déployées sur place se sont immédiatement interposées et ont repoussé ces individus. Un individu a été interpellé."

Alexandra Milhat avec Laurent Saigre et AFP