Metoo du cinéma: la commission "Godrèche" va débuter ses travaux, le jour de l’ouverture du Festival de Cannes

A l’Assemblée nationale, la commission "Godrèche", du nom de l'actrice Judith Godrèche qui a porté plainte en début d'année contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viols et violences sexuelles, débute ses travaux ce mardi. Elle va enquêter sur les abus et violences dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité. Trente députés se réunissent ce mardi, jour du coup d'envoi... du Festival de Cannes. "Pur hasard" du calendrier, nous répond la députée écologiste Francesca Pasquini, qui souhaite être la rapporteure de cette commission "S'il faut auditionner des victimes pendant le Festival, on le fera", assure-t-elle.
Les premières convocations partiront ce mercredi. La présence sera obligatoire et ces auditions seront sous serment et publiques, sauf avis contraire de la commission. Entendra-t-on des grands noms du cinéma, récemment mis en cause pour des faits de violences sexuelles?
Gérard Depardieu, Benoit Jacquot, Jacques Doillon, ou encore Dominique Boutonnat, le patron du CNC (qui promeut le cinéma français)… Il n’y a pas de liste officielle. Et s’ils sont convoqués, aucune affaire judiciaire en cours ne pourra être évoquée.
Beaucoup de témoignages
L’objectif, c'est de comprendre un système qui protège encore l’agresseur. Et pour ça, il faut beaucoup de témoignages. "On n’en manque pas, toute personne qui a une carrière a vécu ou vu des faits de harcèlement ou de violences" analyse le collectif 50/50, qui œuvre pour l'égalité dans le cinéma.
Un collectif qui souhaite changer la loi. La commission n’exclut pas de vouloir modifier le droit du travail, mais "le cinéma n’est pas non plus une zone de non droit" lui rétorque un syndicat.
La preuve, cette semaine, un accord de branche sur la présence obligatoire d’un "référent tournage" devrait être signé. Porte ouverte pendant le casting, responsable "enfant" obligatoire pour les mineurs de moins de 16 ans… "On n’a pas attendu que les parlementaires s’en saisissent pour travailler" répond ce même syndicat.