Montebourg pose ses conditions

« Les coulisses de la politique » du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC, avec Christophe Jakubyszyn. - -
Arnaud Montebourg publie une lettre ouverte avec quatre questions pour Martine Aubry et François Hollande concernant quatre points forts de son programme: le contrôle financier des banques, le protectionnisme aux frontières, la VIe république et la lutte contre la corruption. Et prière de répondre par écrit s'il vous plait ! Je ne suis pas sûr que cela les enchante, d'autant que les réponses seront publiées: «je leur écris et ils me répondront par écrit et nous publierons pour éclairer le corps électoral des primaires».
C'est lui qui commande
Sa démarche peut surprendre. C'est habile, ça a le mérite de la clarté mais c'est quand même un peu prétentieux. De quel droit soumet-il Martine Aubry et François Hollande qui ont obtenu 30 et 40% des voix à la primaire ? Et puis ses interventions depuis 24h sont pour le moins violentes: « tout le monde comprend qu'Aubry et Hollande c'est la même chose, la seule chose qui les distingue, c'est le tempérament et on ne dérange pas 2 millions d'électeurs pour une querelle de tempérament ». Ou encore ce mardi matin: « je désapprouve la politique que portent pour l'instant Martine Aubry et François Hollande. Aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies pour que je crois à la victoire. Je ne pourrais pas devenir l'exécutant d'une politique que je désapprouverais ».
Hollande ou Aubry ?
Je mets une pièce sur... ni l'un ni l'autre ! Il ne prendra pas position car il ne veut pas se compromettre pour l'avenir. Il pense de toute façon qu'il sera incontournable dans une campagne électorale, il n'a pas besoin de donner de consigne à ses electeurs. Son pari est déjà gagné, il va sans doute réorienter la campagne du candidat socialiste vers la gauche. Cela a d'ailleurs déjà commencé si l'on écoute les deux finalistes: « Moi j'entends les préoccupations des électeurs d'Arnaud Montebourg. Ils ont voulu dire quelque chose sur la régulation insuffisante de la mondialisation, sur la place de la finance... Et puis ensuite je vais lire avec attention ce que va nous adresser Arnaud Montebourg parce que je respecte cette démarche », a dit hier François Hollande. Ce matin c'est au tour de Martine Aubry: « Il faut sortir de la crise et pour cela il faut mettre la finance au pas pour qu'elle serve l'économie et les Français et qu'elle ne spécule pas. Il faut réorienter l'Europe pour plus de protection pour nos produits. Il faut de la justice pour l'éducation, pour les salaires, pour les retraites. Il faut une république nouvelle avec d'autres pratiques de pouvoir. Tout cela, c'est ce que j'avais écrit dans ma lettre, c'est ce que j'ai promis aux Français et je le ferai ». On a envie de lui dire : sors de ce corps, Arnaud Montebourg !
Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce Mardi 11 octobre 2011 sur RMC avec Christophe Jakubyszyn et Jean-Jacques Bourdin :