Mort de Jean-Pierre Elkabbach: Hollande salue sa "pugnacité", Vallini se souvient de la "couleur du mur"

Une icône du journalisme disparaît. Jean-Pierre Elkabbach est mort ce mardi 3 octobre 2023 à l'âge de 86 ans. L'ancien journaliste a marqué toute, voire plusieurs générations d'hommes et femmes politiques, et laisse un souvenir indélébile à ceux qu'il a interrogés. Le président de la République actuel, Emmanuel Macron, a salué "un monstre sacré du journalisme français". Contacté par RMC, l'ancien président de la République François Hollande a également rendu hommage à cet intervieweur hors-pair.
"Il était un interlocuteur sérieux et redoutable car il était tenace, pugnace. Il n'était, comme l'avait dit un célèbre personnage politique, 'pas facile à faire taire'", confie-t-il à RMC.
"Il posait toujours la question à laquelle je n'avais pas envie de répondre, si j'allais être candidat, qui allait être ministre... C'est ce qui faisait aussi son talent, c'est à dire faire dire à son interlocuteur ce qu'il n'avait pas envie de dire", poursuit-t-il.
Nicolas Sarkozy a également eu un mot de respect à l'égard de Jean-Pierre Elkabbach sur les réseaux sociaux: "Passionné de politique, boulimique d'information, intervieweur pugnace et sans concession, directeur de médias exigeant et visionnaire, Jean-Pierre Elkabbach a marqué de son empreinte toute une génération", écrit-il sur X (ex-Twitter).
Le roi de la première question déstabilisante
Jean-Pierre Elkabbach a aussi marqué ses interviews par la première question qu'il posait à son invité pour le déstabiliser. Comme face à Marine Le Pen avec son "Vous n'avez pas honte?", ou encore le 13 mai 2014, où il reçoit André Vallini avec un cryptique "Quelle couleur vous préférez pour le mur?" (voir vidéo ci-dessous). L'ancien secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, venu défendre son projet de réforme au micro d'Europe 1, se souvient encore de ce moment qui l'a marqué, comme il le confie à RMC.
"C'était le style Elkabbach, il avait des questions désarçonnantes. C'était une épreuve de passer une interview avec lui. (Le mur?) Avec le recul, c'était drôle, mais c'est triste de penser à ça car il n'est plus là et c'est vraiment un très grand journaliste qui s'en va", nous confie-t-il.