Municipales à Paris: Cédric Villani saisit la commission des sondages après la diffusion d'une étude par Benjamin Griveaux

INFORMATION RMC - L'équipe de campagne estime que cette enquête ne respecte pas les règles de déontologie et peut donc par conséquent avoir un impact sur les électeurs et le résultat des élections.

Nouvelle étape dans la guerre fratricide que se mène La République en Marche dans la bataille de Paris. Cédric Villani, candidat dissident, a saisi la commission des sondages après la diffusion d’une étude commandée par le candidat investit par le parti présidentiel Benjamin Griveaux.

Ce sondage, commandé par La République en Marche à l'institut Opinion Way, donnait ainsi Benjamin Griveaux largement devant Cédric Villani. Le clan de l'ancien porte-parole du gouvernement - qui ne croit plus au rassemblement - voulait par ailleurs faire définitivement oublier la candidature du dissident pour imposer enfin le duel avec Anne Hidalgo. 

Selon nos informations, le mathématicien estime que cette enquête ne respecte pas les règles de déontologie et peut donc influencer les électeurs. Son directeur de campagne a adressé un courrier à la commission, que RMC a pu consulter: 

"En premier lieu, s'agissant de l'échantillon, nous nous interrogeons sur sa qualité et sa représentativité. (...) En second lieu, nous nous étonnons également d'un taux de réponse si élevé dans le temps imparti et souhaitions recueillir vos éclairages sur la faisabilité et la crédibilité d'une telle participation. (...) Je tiens à vous exprimer mes plus vives interrogations quant à l'observation d'une intention de vote de premier tour qui teste une hypothèse "fallacieuse" n'étant pas en phase avec la situation politique actuelle, en l'espèce le soutien du MoDem à la candidature de M.Griveaux. Cette hypothèse publiée et diffusée largement crée une distorsion de réalité à même d'influencer l'électorat dès lors que l'hypothèse inverse ne serait pas rendue publique" écrit Baptiste Fournier, le directeur de campagne de Cédric Villani. 

Plus rien ne semble désormais pouvoir rapprocher les deux candidats de la majorité: "Sans l'étiquette En marche, Benjamin Griveaux serait sous les 10%. La force militante est de notre côté" voulait croire un stratège de la campagne de Cédric Villani en début de semaine. 

"Ce sont deux trains lancés l'un face à l'autre" analysait un proche d'Anne Hidalgo: "Ils ne pourront plus se retrouver, ils sont opposés sur tout". 

Jérémy Trottin