Nouvelles brigades de gendarmerie: "C'est prendre les Français pour des imbéciles" tacle Louis Aliot

Contre l'insécurité, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé l'installation de 238 nouvelles brigades de gendarmerie, dont deux tiers seront des brigades mobiles pour "se redéployer sur le terrain".
Tous les départements sont concernés, au grand plaisir de la majorité des députés locaux, quel que soit leur bord politique. Le député RN du Loiret, Thomas Ménagé, se félicite de l’installation d’une nouvelle brigade de gendarmerie dans son département, tout comme le président des Républicains Eric Ciotti et le chef des députés communistes André Chassaigne.
Mais certains voient le verre à moitié plein. C'est le cas de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, alors que deux brigades doivent être créées dans les Pyrénées-Orientales. "Cela relève du gadget. On est dans un département frontalier et on va mettre 2 '4L' avec trois gendarmes qui vont se balader dans la ruralité pour savoir ce qui se passe, ça relève du gag", peste-t-il dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story.
Faire la même chose mais en mieux?
L'élu en veut pour preuve la suppression de 500 brigades entre 2007 et 2016: "Je sais que défaire, c'est toujours faire quelque chose, mais ils prennent les Français pour des imbéciles", ajoute Louis Aliot, qui estime que les brigades qui doivent arriver dans les Pyrénées-Orientales ne vont servir qu'à "faire de la présence gendarmesque".
Le maire de Perpignan aurait préféré "recréer des brigades avec des gendarmes sur l'ensemble du territoire", peu ou prou ce que semble avoir présenté Emmanuel Macron donc. "Mais comme on n'a plus d'argent, on fait de la communication", insiste l'élu, qui aurait aimé voir fleurir une large majorité de brigades fixes.
"Politique de la gribouille"
Quant aux 80 nouveaux policiers envoyés nationaux envoyés à Perpignan en 2022, Louis Aliot reconnaît une aide bienvenue et "efficace". "Ils sont partis et maintenant, c'est à notre police nationale et municipale de faire face à tous les problèmes. On pallie à l'instantané, c'est de la politique de gribouille, pas à la hauteur des enjeux", déplore le maire de Perpignan.
Et les enjeux sont importants selon les chiffres officiels de la délinquance publiés jeudi dernier par le ministère de l'Intérieur pour 2022. Hormis les vols violents sans armes (-4%), tous les indicateurs sont en hausse: +15% pour les victimes de coups et blessures volontaires, +5% pour trafic de stupéfiants, le nombre d’homicides augmente de 9%, les violences sexuelles sont en hausse de 11%.
"Ces chiffres sont accablants et sont une fois encore un cinglant camouflet pour le locataire de la place Beauvau", a estimé Marine Le Pen vendredi.