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"On est très mécontents du 49.3": des élus de la majorité regrettent le passage en force

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La réforme des retraites est passée à l'Assemblée nationale. Pas par un vote, mais en force, grâce à l'utilisation du 49.3. Un choix que dénoncent même certains députés de la majorité. Certains n'hésitent pas à demander un "changement de méthode".

C’était un des scénarios possibles, mais pas celui espéré. Le gouvernement a décidé d’utiliser le 49.3 ce jeudi après-midi pour faire passer sa réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Sans majorité absolue, l'exécutif n’a pas voulu prendre le risque de voir le texte rejeté. Pourtant, jusqu'au bout, les parlementaires ont poussé pour aller au vote. Mais le changement de cap en dernière minute avec le passage en force a été un électrochoc au sein même de la majorité.

"On est tous sonnés", confie un député Renaissance. Il y a de la déception, de la frustration. "Je suis atterré par le choix du 49.3", regrette un autre. Les élus, Modem notamment, ne cachent pas leur agacement.

“J’aurais voulu qu’on vote. Après, il se passera ce qu’il se passera, ça n’a plus beaucoup d’importance. Nous, on souhaitait le vote. On est très mécontents du 49.3”, indiquent Bruno Millienne et Erwan Balanant.

Tout cela s'est exprimé dans une réunion de groupe de tous les députés de la majorité, à huis clos, juste après la séance dans l'hémicycle.

Elisabeth Borne soutenue

La Première ministre, Élisabeth Borne, était face à eux, au bord des larmes au moment d'évoquer son destin personnel, et longuement applaudie. Elle ne doit pas servir de fusible, insiste le député Renaissance Pierre-Alexandre Anglade.

“Elle a été ovationnée et extrêmement soutenue dans la réunion de groupe qu’on vient d’avoir à l’instant. Je peux vous assurer que la majorité est derrière elle et qu’on va continuer à la soutenir parce qu’elle mène des réformes importantes aujourd’hui. Et on ne va pas s’arrêter là parce que la situation politique actuelle est difficile”, appuie-t-il.

Mais certains expriment aussi leur colère, et des voix émergent pour demander "un changement de méthode". "Il faut tout remettre à plat” lance un député. Sans majorité, on ne peut plus "montrer les muscles".

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours