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Retraites: une soirée de débordements à Paris après l'utilisation du 49.3

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Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir la colère s'embraser. Quelques heures seulement après le passage en force du gouvernement à l'Assemblée, les manifestants contre la réforme des retraites rassemblés spontanément place de la Concorde ont montré leur colère. De nombreuses poubelles ont été incendiées et des barricades montées.

Dès jeudi soir après l'annonce du recours au 49-3, des dizaines de rassemblements spontanés ont eu lieu dans de nombreuses villes à travers le pays. Une colère qui s’est aussi fait ressentir dans les rues de Paris. Après l'annonce de l'utilisation du 49.3, un rassemblement a eu lieu place de la Concorde. Les manifestants ont été dispersés et se sont éparpillés dans les rues autour de la place, restant de longues heures dans les faubourgs de Paris. Des poubelles ont été brûlées, quelques barricades éphémères ont été montées.

Des groupes de manifestants déambulent dans les rues et entonnent des chants. Les forces de l'ordre chargent et les repoussent loin de la place de la Concorde avec des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

Les protestataires, souvent à peine majeurs, brisent des vitrines, brûlent des poubelles et s'en servent comme barricades. Le pare-chocs arrière d'un 4x4 Mercedes a complètement fondu. Son propriétaire, sidéré, découvre son véhicule. “Ils ont détruit ma voiture. Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans ?”, s’indigne-t-il.

217 interpellations à Paris

Devant l'Olympia, des commerçants tentent d'intervenir pour empêcher de nouvelles dégradations. David, qui tient une brasserie chic, juste en face, en veut au président Emmanuel Macron.

“Il joue avec le feu aussi lui. 49.3, il fallait oser. Ça peut être très explosif si les étudiants se mettent dedans. Ce sont des jeunes, ils n’en n’ont rien à faire. Ils mettent le feu, ils courent, ils se barrent”, indique-t-il.

Ce 49.3 a décuplé la colère. Ces violences sont inévitables, défend Paco, un des protestataires.

“C’est la fête de la défaite de Macron qui s’annonce. Tant qu’on ne sera pas devenu une gêne pour ceux qui décident, ils ne vont rien faire. On est au début de quelque chose. C’est une continuité des ‘gilets jaunes’”, explique-t-il.

Après plus de trois heures d'échauffourées, le calme est revenu vers 22h30 dans les rues de la capitale. Au total, les forces de l’ordre ont procédé à 217 interpellations à Paris jeudi soir selon la préfecture de police.

Nicolas Robert et Martin Bourdin avec Guillaume Descours