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"On ne va pas non plus l'amener à l'Ibis": le dîner entre Emmanuel Macron et Charles III inquiète

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L'image d'un président de la République recevant au château de Versailles en grande pompe le roi d'Angleterre Charles III, en pleine contestation sociale de la réforme des retraites, inquiète la majorité.

Une rencontre officielle qui tourne au casse-tête pour les autorités. Selon les informations de BFMTV, le dîner d’Etat entre Emmanuel Macron et le roi Charles III prévu lundi à Versailles pourrait finalement être déplacé. C’est le symbole qui inquiète. Une réception prestigieuse à Versailles, dans la galerie des glaces du Château, une table de 50 mètres avec tout le service de porcelaine... pendant que des Français manifestent contre la réforme des retraites.

"C'est un mauvais télescopage, c'est sûr, la symbolique est difficile à gérer" admettent plusieurs parlementaires du camp présidentiel. Impensable de déprogrammer cette visite de quatre jours en France, la première de Charles III en tant que souverain.

Mais "peut-être qu'il va falloir faire moins fastueux" reconnaît un cadre du Modem, assez partagé : "On ne va pas non plus l'amener chez Ibis".

Le déplacement de ce dîner d’Etat, moment fort de cette visite française, n’est pas encore acté, mais d’autres lieux sont envisagés, avec comme principale piste, l’Elysée.

"On ne va pas s’arrêter de vivre. La monarchie anglaise, ça se respecte", s’agace un autre membre de la majorité qui insiste: "La politique intérieure ne doit jamais polluer nos relations extérieures".

Les oppositions se frottent les mains

En attendant, à gauche, on prépare la réplique. La critique est toute trouvée: il n'y aura pas un, mais deux monarques lundi.

"On n'y échappera pas", anticipe déjà un député Horizons, qui tente de dédramatiser: "Jupiter, c'est un dieu, pas un monarque !"

"Ils voudraient lancer une révolution qu'ils ne trouveraient pas mieux" s'étrangle une écologiste, persuadée que ce dîner d'Etat ne va qu'alimenter un peu plus la contestation contre Emmanuel Macron.

Les Insoumis, eux, préparent une tribune pour dénoncer cette réception royale. Et puis, certains LFI réfléchissent aussi à des rassemblements, soit à proximité du dîner d’Etat, soit devant le Sénat, où le monarque britannique doit prononcer un discours lundi.

"Je prépare mes cocardes" s'amuse déjà un député qui voit tout de même des limites à une telle action: la mobilisation doit rester contre la réforme des retraites et pas la venue d'un chef d'Etat.

Les syndicats menacent de leur côté de perturber le voyage royal, notamment sa visite à Bordeaux mardi.

Romain Cluzel (édité par J.A.)