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"On nous a amputés de 70% de notre chiffre d'affaires": les boutiques de CBD attendent une décision du Conseil d'Etat

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La vente de fleurs de CBD est interdite depuis le 30 décembre dernier. Mais ces fleurs représentaient le plus gros du chiffre d'affaires des boutiques. Le Conseil d'Etat doit valider ou non ce vendredi cette interdiction.

Les boutiques de CBD suspendues à la décision du conseil d'Etat ce vendredi. L'autorité doit valider ou non l'interdiction de la vente de fleurs de CBD, le cannabis légal, en vigueur depuis le 30 décembre dernier. Ces fleurs de CBD, molécule non-psychotrope du cannabis, représentaient le gros du chiffre d'affaires des boutiques.

Sur les étagères de cette boutique de région parisienne, plus aucune fleur de cannabis CBD. Les nombreux pots en verre sont vides. Depuis trois semaines, leur vente n'est plus légale. Jonathan Beneche, le gérant de la boutique, ne s'en sort pas.

“C’est dramatique tout simplement. Aujourd’hui, la structure arrive à s’en sortir péniblement, mais on nous a amputés de 70% de notre chiffre d'affaires du jour au lendemain sur une simple décision d’état incompréhensible. On nous a enlevé entre 18 et 20.000 euros de chiffre d’affaires”, assure-t-il.

Son associé, Jérémy Harbit, n'est pas optimiste quant à une éventuelle levée de l'interdiction ce vendredi. “On verra bien. On s’autofinance de A à Z, on a des salariés… donc ça devient compliqué de pouvoir payer tout le monde, de nous payer nous-mêmes”, confie-t-il.

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Un risque de fermeture?

Qu'elles soient fumées ou infusées, ces fleurs de chanvre, contenant une dose infime de THC, étaient le produit phare. La boutique a perdu près de la moitié de ses clients et ceux qui restent, ne comprennent pas.

“C’est vraiment pas normal d’interdire ça parce que c’est quelque chose de pas méchant. J’avais des problèmes de dos, ça m’a carrément apaisé, je n’ai plus eu de douleur avec ça”, assure une cliente. “Je trouve ça un peu dommage. On sait d’où ça vient, c’est sécurisé et puis on ne passe pas par des réseaux clandestins. C’était beaucoup plus légal”, ajoute un autre.

Si l'interdiction de la vente des fleurs de CBD est maintenue, Jonathan et Jérémy pensent qu'ils fermeront tout simplement boutique.

Maxime Levy avec Guillaume Descours