Peut-on faire des réformes à 3 mois de la présidentielle ?

Le député PS Bernard Cazeneuve souligne notamment que « la réforme de la TVA sociale nécessite plusieurs mois de débat parlementaire… ». - -
Le Premier ministre François Fillon a détaillé hier lundi le calendrier des mesures annoncées dimanche soir à la télévision par le président Nicolas Sarkozy. L'objectif est de faire adopter ces réformes d'ici à la fin de la session parlementaire, début mars.
De son côté, l'opposition tire à boulets rouges sur la faisabilité d'appliquer ces réformes avant la présidentielle, dont le premier tour est le 22 avril.
« La crise ne nous attendra pas »
Alors peut-on faire des réformes à trois mois de la présidentielle ? Bernard Debré, député UMP de Paris, est « totalement pour : Nous sommes élus jusqu’à la fin de notre mandat, le Président aussi. On ne va pas s’arrêter et mettre le bateau à l’ancre, en disant : les socialistes nous disent que vous n’avez plus de légitimité pour faire des réformes, donc on arrête ! La crise ne nous attendra pas. Il y a un certain nombre de réformes qui ne passeront pas avant la présidentielle, mais elles seront initiées au vu et au su de tous les électeurs ; ils sauront pour quoi nous nous battons ».
« On ne corrige pas en 3 mois ce qu’on n’a pas fait en 5 ans »
Bernard Cazeneuve, député-maire socialiste de Cherbourg et porte-parole de François Hollande, doute sérieusement de la capacité du Chef de l’Etat à tenir ses promesses : « Si je prends les quelques annonces faites par Nicolas Sarkozy : la réforme pour permettre la construction de logements c’est plusieurs mois de débat parlementaire, la TVA sociale aussi… Compte tenu de ce qu’est le calendrier législatif avant une élection présidentielle, je ne vois pas comment Nicolas Sarkozy va pouvoir mettre en œuvre ce qu’il a indiqué. Il y a donc beaucoup de déclaratoire dans ses annonces, qui visent à donner le sentiment que l’on peut corriger en 3 mois ce que l’on n’a pas fait en presque 5 ans. Mais cela ne trompe personne ! ».