Portrait de Macron: des "décrocheurs" condamnés à 800 euros d'amende à Nantes

Les trois "décrocheurs" --un père de famille, une professeure de musique en collège et sa fille étudiante en sociologie-- entendaient protester contre l'inaction du chef de l'Etat face au changement climatique.
Poursuivis pour "vol en réunion", ils ont chacun été condamnés à 500 euros d'amende. Deux d'entre eux ont par ailleurs été déclarés coupable d'avoir refusé des prélèvements ADN, ce qui leur vaut 300 euros d'amende supplémentaires.
"un vide sur le mur" symbolisant, selon lui, "l'inaction climatique du gouvernement"
Le décrochage du portrait du président de la République à Ancenis, au nord de Nantes, le 16 mars 2019, "s'inscrit dans une campagne nationale organisée par le mouvement ANV (Action Non-Violente) COP21", avait expliqué à l'AFP l'un des prévenus lors de l'audience.
L'absence de portrait laissait "un vide sur le mur" symbolisant, selon lui, "l'inaction climatique du gouvernement par rapport aux engagements qui avaient été pris lors de la COP21 à Paris en 2015".
"C'est une action qui est symbolique et on a une peine qui ne l'est pas", a regretté Clémentine Danet, avocate des décrocheurs, qui vont faire appel de la décision.
Lors de l'audience plusieurs dizaines de personnes avaient scandé "désobéissance, résistance"
"La disproportion de la réponse policière et judiciaire me révolte et renforce ma détermination à lutter pour la justice sociale et climatique", a déclaré l'une des décrocheuses, Laurine Guyard, dans un communiqué diffusé à l'issue de la décision des juges qui ont suivi les réquisitions du parquet.
"Ce qui détonne, entre le montant de l'amende et les faits, c'est que d'emblée les faits ont été revendiqués (...) à tel point qu'on peut se demander ce qu'il y aurait eu comme sanction s'ils n'avaient pas eu une posture aussi non-violente et paisible", a souligné un de ses avocat, Me Antoine Laplane.
Lors de l'audience début septembre, plusieurs dizaines de personnes avaient scandé "désobéissance, résistance" lors d'un rassemblement devant le tribunal et un témoin océanologue était intervenu à la barre pour expliquer l'urgence du réchauffement climatique.
Selon ANV-Cop21, quelque 150 portraits ont été décrochés en France pendant un an, entre février 2019 et le printemps 2020.