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Possible victoire des nationalistes en Corse: "Le signal donné serait très négatif"

Gilles Simeoni, maire de Bastia, et tête de liste de la liste nationaliste "Per a Corsica" aux élections territoriales en Corse

Gilles Simeoni, maire de Bastia, et tête de liste de la liste nationaliste "Per a Corsica" aux élections territoriales en Corse - PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP

REPORTAGE - La gauche est arrivée en tête dimanche au premier tour des élections territoriales en Corse. Le président DVG sortant de l'exécutif, Paul Giacobbi, devance de peu le maire nationaliste de Bastia, Gilles Simeoni. Mais ce sont bien ces derniers qui risquent de l'emporter…

En Corse, ce sera une quadrangulaire au second tour: quatre listes en lice après trois fusions pour ce second tour des élections territoriales. Et pour la première fois depuis 2004, deux listes nationalistes ont présenté mardi à Corte (Haute-Corse) leur liste d'union. Baptisée "Per a Corsica" (Pour la Corse), celle-ci est constituée aux deux tiers de candidats de la formation autonomiste Femu a Corsica de Gilles Simeoni, maire de Bastia (Faisons la Corse, 17,62% des voix au premier tour) et pour un tiers de candidats du parti indépendantiste Corsica Libera de Jean-Guy Talamoni (Corse libre, 7,73%). Une fusion qui pourrait permettre aux indépendantistes de remporter ces élections territoriales.

C’est en tout cas la crainte des autres candidats, Paul Giaccobi en premier lieu. Le représentant de la gauche en Corse, arrivé en tête au premier tour (18,42% des voix) ne cache pas son inquiétude quant à cette éventualité: "Aux yeux du monde et de la France cela voudrait dire que la Corse bascule vers l'indépendance. C'est aussi clair que cela", alarme-t-il. A droite, on parle de "danger nationaliste".

"Derrière les modérés, les séparatistes"

C'est pourquoi Camille de Rocca Serra (Les Républicains), qui a obtenu 12,70% des voix au premier tour, en appelle aux électeurs corses: "Nous disons très clairement à la population 'Attention'. Car derrière les modérés se cachent les séparatistes". Et d'estimer que "le signal donné par la Corse serait très négatif. Cela serait une rupture fondamentale avec la République". En revanche, pour les nationalistes, emmenés par Gilles Simeoni, il n'y a aucune raison de crier au loup.

"Nous sommes profondément Corses. Cela n'exclut pas d'autres appartenances mais simplement nous avons fait le choix de vivre ici, de construire ce pays parce que c'est le nôtre et que nous voulons le développer", relativise-t-il. Une quatrième liste sera présente au second tour, celle du Front national qui a obtenu plus de 10% des voix au premier tour.

M.R avec Antoine Perrin