Pourquoi Netanyahu, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, a pu survoler la France?

Mathilde Panot adresse une lettre à Emmanuel Macron: la présidente des députés Insoumis lui demande des explications après le survol au-dessus de la France, dans la nuit de dimanche à lundi, de l'avion du Premier ministre israélien. Benjamin Netanyahou se rendait en effet aux Etats-Unis pour rencontrer Donald Trump.
Et ce qui pose un problème, c'est que le Premier ministre israélien fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale, pour crime de guerre et crime contre l'humanité, fondé sur la riposte israélienne à Gaza après les attaques du 7 octobre.
Les États membres se doivent donc d'exécuter ce mandat. Pour éviter cela, son avion a contourné l'Irlande, l'Islande, et les Pays-Bas, mais pas la France. Mathilde Panot veut donc savoir si la France a autorisé le passage de son avion.
"Un signal d'impunité dangereux"
De source diplomatique à RMC, "une autorisation de traverser l'espace aérien français a bien été accordée" à l'avion de Benjamin Netanyahu. Il est pourtant visé par un mandat d'arrêt de la cour pénale internationale, la CPI. Dans sa lettre au président Macron, Mathilde Panot estime que "la France est tenue d'exécuter ce mandat".
En clair, de l'arrêter pour le remettre à la justice internationale. Ne pas respecter cela, "c'est un signal d'impunité dangereux", écrit encore la cheffe des députés LFI. La France, elle, assure que le droit est respecté et invoque un principe d'immunité pour Benjamin Netanyahu.
Car Israël n'est pas membre de la CPI. Entre ce principe et le mandat d'arrêt, ce qui doit primer fait débat chez les juristes. Il faudrait un juge pour le trancher, disait en substance le Quai d'Orsay en février dernier, si par exemple le chef de l'État hébreux avait à se poser en urgence en France.