Présidentielle : les abstentionnistes ont-ils raison ?

Et vous, irez-vous voter le 22 avril et le 6 mai prochains ? - -
Pour la première fois dans cette campagne 2012, un institut de sondage a réalisé une enquête sur l'abstention. Selon l'Ifop, au 1er tour de l’élection présidentielle le 22 avril, elle pourrait atteindre 29% ; ce qui constituerait un record. Le taux monterait même à 33% en région parisienne.
Et les électeurs se réclamant de la gauche sont ceux qui risquent le plus de bouder les urnes (30%). En écho, Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a lancé « un appel à la mobilisation ».
« Les politiques cherchent plus à se détruire les uns les autres »
Pour Jean-Daniel Lévy, directeur du département Opinion de l'Institut Harris Interactive, cette campagne 2012 manque d'enthousiasme : « La tournure de la campagne actuelle ne leur convient pas. Dans l’ensemble, ils considèrent qu’elle n’a pas véritablement de fond et que nous sommes dans un moment où les responsables politiques cherchent plus à se détruire les uns les autres, qu’à exposer chacun leur projet. Donc dans ce contexte de petites phrases, à coups de "zappings" sujet après sujet, un quart des Français éprouvent la volonté de ne pas aller voter, au moins au premier tour ».
« On prône le vote obligatoire, parce que… »
Bruno Lestienne, animateur du collectif "Je pense donc je vote", parcourt les quartiers pour tenter de remobiliser les abstentionnistes : « Il faut aller voter, c’est important ! C’est l’unique moyen aujourd’hui de faire entendre sa voix. Si on veut changer les choses, il faut aller voter. Un citoyen actif, ça doit l’interpeller. Il faut regarder ce qui se passe, analyser… Nous par exemple, on prône le vote obligatoire, parce que ça obligerait ceux qui vont le moins voter à se positionner. C’est bien de se poser la question : quelle société on veut ? Où va le pays ? ».
« Encore 35 jours pour les convaincre… »
Devant ce chiffre concernant l'abstention, le PS ne baisse pas les bras, comme l’explique Aurélie Filipetti, député de Moselle, chargée des questions de culture dans la campagne de François Hollande : « Aujourd’hui, beaucoup de gens, notamment parce qu’ils sont frappés par la crise, se détournent un peu de la politique. Il nous reste encore 35 jours pour les convaincre que leur destin se jouera le 22 avril et le 6 mai. On a déjà commencé à faire du porte-à-porte et c’est comme ça, au contact direct des gens, en discutant avec eux, en prenant le temps qu’il faut, qu’on peut les convaincre d’aller voter et que leur bulletin sert à quelque chose ».