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Primaire à gauche: "On ne fait pas un référendum pour ou contre François Hollande"

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Une éventuelle décision de François Hollande d'être candidat à la présidentielle sans passer par la primaire de la gauche serait "un coup de force" dont le chef de l'Etat "ne se relèverait jamais", affirme son rival Arnaud Montebourg. Une prise de position que ne partagent pas forcément ses soutiens en Saône-et-Loire.

L'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, tient beaucoup à la primaire de gauche. Il estime d'ailleurs, dans une interview accordée au Monde, qu'une candidature du président de la République sans passer par ces primaires serait "un coup de force dont il ne se relèverait jamais". Il espère aussi que les électeurs de droite viendront voter pour choisir leur candidat à gauche, et donc, exclure sans le citer François Hollande de la prochaine présidentielle. Des prises de positions que ne partagent pas forcément ses soutiens, en Saône-et-Loire.

C'est le cas notamment de Daniel Cornibert, secrétaire de la section PS Bresse du Nord, qui, lui, ne souhaite pas que les électeurs de droite participent à la primaire de la gauche. "Sentimentalement, ils vont voter contre François Hollande donc c'est bénéfique pour les autres candidats. Mais si ce sont des politiques, ils vont faire l'inverse. Ils vont dire 'Le candidat dangereux, c'est Montebourg. C'est donc lui q'il faut dégommer et renforcer Hollande', explique-t-il. Ça peut donc se retourner contre nous".

"Le combat est avec la droite et non avec la gauche"

Olivier Faure, député socialiste de Seine-et-Marne, estime, quant à lui, qu'Arnaud Montebourg "a une nouvelle fois perdu une occasion de réfléchir. Lancer des appels, non pas pour participer à un débat démocratique mais pour venir faire la peau d'untel ou untel, ça ne me paraît pas être à la hauteur de l'exercice demandé. Ceux qui sont simplement venus dans une primaire pour appeler à voter contre s'exposent à des sérieuses déconvenues. Il suffit de voir ce qu'il s'est passé à droite. On ne fait pas un référendum pour ou contre François Hollande parce que le combat est avec la droite et non avec la gauche".

Les militants, de leur côté, en sont convaincus: s'il ne s'agit pas de François Hollande, le candidat choisi par la gauche aura toutes ses chances de gagner la présidentielle. A condition qu'il travaille comme le souligne Denis Lamard, conseiller régional en Bourgogne-Franche-Comté et soutien d'Arnaud Montebourg: "C'est sur les propositions que l'on doit travailler parce que finalement c'est ça qui intéresse les Français. C'est comment faire en sorte que les enfants vivent plus heureux que les parents."

M.R avec Gwenaël Windrestin