Prolifération des sargasses: la lutte contre ces algues dangereuses s'organise
Un programme caribéen de lutte a officiellement été créé, soutenu notamment par des fonds européens pour lutter contre les sargasses. Les sargasses, ce sont ces algues brunes nauséabondes qui s’échouent régulièrement sur le littoral des Caraïbes.
La plante est connue depuis longtemps, elle a même donné son nom à une mer, la mer des Sargasses, au large des Bermudes et de la Floride. Les algues se regroupent pour former comme d’immenses radeaux, sur plusieurs centaines de mètres carrés.
Dangereuse pour l'homme, la faune et la flore
Le problème c’est que depuis quelques années, en particulier depuis 2011, la plante est devenue totalement hors de contrôle. Elle ne reste plus en mer mais s’échoue de plus en plus souvent et en très grande quantité sur les plages antillaises en particulier. Une fois échouée la plante pourrie et dégage de l’hydrogène sulfuré, un gaz toxique qui peut provoquer des intoxications aigües chez l’homme, maux de tête, vomissements, problèmes respiratoires...
Elle est dangereuse aussi pour la faune et la flore locale, et cause des millions d’euros de dégâts sur les maisons, les voitures ou les appareils électroniques. En plus elle a une énorme capacité de prolifération puisqu’un simple morceau coupé peut donner naissance à une nouvelle algue entière.
Pourquoi cette algue prolifère autant maintenant?
On ne sait pas vraiment. Il y a sans doute plusieurs facteurs qui entrent en compte. Le réchauffement climatique notamment en augmentant la température de l’océan, mais pas seulement. Il y a aussi le fleuve Amazone qui charrie de plus en plus de matières en suspension, source de nutriment pour les algues.
Les vents, les courants marins... Probablement aussi l’augmentation de l’activité agricole et la déforestation. Mais si l'algue est toxique une fois échouée sur la plage, elle ne l’est pas du tout en mer, au contraire elle a un rôle écologique à jouer, elle sert notamment de refuge pour de nombreux poissons.
Comment tirer profit de cette situation?
Certains ont d’ailleurs bien compris ce rôle des sargasses et cherchent à les valoriser. Plusieurs projets ont été récompensés ce week-end en marge de la conférence internationale sur les Sargasses. Par exemple le programme Sargood, qui étudie l’algue pour en faire un bio matériau. Ou encore le projet Garas, projet 100% local qui intègre la collecte, le traitement des algues puis sa transformation en bio plastique, en le mélangeant à d’autres déchets verts.
Le terreau et le compost de sargasses sont également envisagés. Ces projets sont une bonne chose, puisque ce qui est sûr c’est que les échouages de sargasses ne vont pas s’arrêter, il va falloir apprendre à vivre avec et trouver des moyens de protéger les sites les plus sensibles.