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Qui est Pierre Sidos, grande figure de l'extrême-droite française?

LE PORTRAIT DE POINCA - Les derniers acteurs de la guerre disparaissent un à un. Y compris les derniers "collabos", dont Pierre Sidos disparu le week-end dernier.

Pierre Sidos est mort à l’âge de 93 ans. C’est un garçon qui s’était engagé en famille dans la collaboration active avec l’occupant allemand en 1943, il n’avait que 16 ans. Et à la Libération, c’est en famille que les Sidos vont être jugés. Le père, la mère et deux des frères. Le père est condamné à mort et fusillé pour avoir été un des hauts responsables de la milice. 

Le fils, Pierre Sidos, est condamné à cinq ans de travaux forcés et il est envoyé au Struthof, le camp de concentration nazi qui vient d’être libéré en Alsace. Le seul camp français où se trouvait une chambre à gaz. Et c’est là que l’on emprisonne les collaborateurs à la Libération. Il se retrouve alors dans les cellules que les Juifs et les résistants viennent de quitter. Pierre Sidos y passera trois ans avant d'être gracié en raison de son jeune âge.

Hommage de Jean-Marie Le Pen

Une fois libéré, il va s’engager dans tous les mouvements d'extrême droite de l'après-guerre. Dans les années 50, il est à “Jeune Nation” un mouvement qui cache des armes et vise la prise du pouvoir par les armes. En 58, il s’engage dans le combat pour l’Algérie française. Il entre alors dans la clandestinité: avec son frère, il prépare l’attentat contre le général de Gaulle au Petit-Clamart. Et il va refaire de la prison.

En sortant, il crée “Occident” qu’il quitte aussitôt pour créer “l’œuvre Française” avec de jeunes militants qui s'entraînent militairement le dimanche dans la forêt de Fontainebleau. Toute sa vie, il est resté antisémite, obsédé par les Juifs. Quand il se retire, il confie “Oeuvre Française” a Yvan Bénédetti, un élu du Rassemblement national aujourd’hui exclu, qui se présente comme "antisioniste, antisémite, et anti-Juif". Les trois à la fois, pour que les choses soient bien claires. 

Benedetti qui a salué la mémoire de Sidos, son "père spirituel", en disant que son “honneur s’appelait fidélité”. Ce qui était exactement la devise des... SS. Jean-Marie Le Pen a, lui aussi, salué la mémoire de Pierre Sidos en disant que la "grande famille nationale et patriote venait de perdre un des siens".

Nicolas Poincaré