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Rama Yade: "Il y a une révolte réelle, profonde dans le pays. On est à un moment critique"

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L'ancienne secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy Rama Yade, qui s'est portée candidate à la présidentielle en avril dernier, a inaugurer samedi son QG de campagne à Paris. Elle était ce lundi matin l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Rama Yade, candidate à l’élection présidentielle, a publié ce samedi un livre, "A l'instant de basculer" (Editions du Net), dans lequel parle de son parcours et explique "le sens de son engagement. Après avoir fait ces dernières semaines de nombreux déplacements dans le cadre de sa campagne, notamment dans plusieurs pays africains mais aussi aux Antilles, l'ancienne secrétaire d'Etat a aussi inauguré son QG de campagne à Paris.

"J'ai 300 parrainages"

"Les élus que je rencontre me le disent: les autres ne vont pas là où je suis allée, assure Rama Yade, ce lundi sur RMC. C’est-à-dire dans les villages, les arrière-pays ou à la montagne. J'ai pris le parti de traverser 60.000 kilomètres pour aller à la rencontre de cette France des campagnes que j'ai souvent croisé à travers des déplacements ministériels, trop balisés. Il fallait les voir les uns après les autres dans le bureau de leur mairie".

"Ça a été l'occasion de témoignages très denses, très forts, poursuit-elle. Il y a une révolte réelle, profonde dans le pays. Beaucoup plus qu'on ne le croit. C'est pour cela que je parle de 'l'instant de basculer'. Parce qu'on est à un point de bascule, à un moment critique". Lors de ces déplacements, "il fallait convaincre", trouver des parrainages d'élus: "J'en suis à 300", assure-t-elle d'ailleurs.

10 propositions chocs

Surtout, l'ancienne secrétaire d'Etat lance 10 propositions chocs. L'une d'elles est d'adresser les meilleurs élèves des classes de 6ème du département dans des collèges d’élite, quelle que soit leur commune d’origine. "Il y a quelques décennies de ça, la meilleure école du monde permettait à des enfants de partir de rien et d'arriver tout en haut. C'était ça l'élite républicaine, souligne-t-elle. Aujourd'hui, un Kevin, un Mohammed, un Fatoumata… dans sa ZEP, dans sa cité, il/elle a beau être le/la meilleur(e) de sa classe, il/elle va y rester. C'est comme ça."

"Ce que je propose, c'est que ce meilleur de sa classe, son maître le remarque et lui dise qu'il va pouvoir accéder au plus grand lycée du département, et ce dès la 6ème, explique encore Rama Yade. C'est comme cela que l'on permet aux enfants de bourgeois et d'ouvriers de se mélanger sous les préaux. C'est la promesse de l'excellence. C'est le pari républicain."

Maxime Ricard avec Jean-Jacques Bourdin