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Réélu aux régionales, Xavier Bertrand a-t-il déjà lancé sa campagne pour la présidentielle?

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Le président sortant ex-LR des Hauts-de-France a d'ores et déjà fixé un cap de campagne pour 2022.

Objectif: Elysée. Et il ne s'en cache même plus. Le président sortant ex-LR des Hauts-de-France, et candidat déclaré à la présidentielle, Xavier Bertrand, s'est dit dimanche prêt à aller à "la rencontre de tous les Français" après sa large victoire, selon les estimations, au second tour des régionales. 

"Ce résultat me donne la force d'aller à la rencontre de tous les Français", a lancé dans son fief de Saint-Quentin (Aisne) M. Bertrand, qui remporterait entre 52% et 53% des voix, loin devant Sébastien Chenu du RN, crédité d'entre 25,6% et 26%, devant la candidate EELV/PS/LFI Karima Delli, annoncée entre 21,4% et 22%.

"Pour redresser notre pays, il y a un préalable, le rétablissement de l'ordre. L'insécurité mine la République, la défigure, et ce sont les plus modestes les premières victimes", a listé M. Bertrand. "Mon objectif c'est que le travail paye à nouveau, qu'on puisse en vivre dignement, pour élever ses enfants", a ajouté ce "gaulliste social" revendiqué.
Réélu aux régionales, Xavier Bertrand a-t-il déjà lancé sa campagne pour la présidentielle?
Réélu aux régionales, Xavier Bertrand a-t-il déjà lancé sa campagne pour la présidentielle? © RMC

Dans son discours, qu'il a entamé quelques minutes seulement après l'heure fatidique de 20h, moment de la révélation du décompte des voix, Xavier Bertrand s'est monté plus que jamais inspiré, dressant un cap. 

"Ma priorité ce sont les classes moyennes et les catégories populaires (...) pour cela, tournons la page, et laissons respirer les Français, laissons respirer les territoires. Bâtissons ensemble un nouveau projet de société pour mieux vivre partout. C'est cela la République des territoires", a-t-il ajouté dans une première déclinaison de programme pour la présidentielle.

"Par delà la colère et les souffrances, il y a un chemin de l'espoir. Il vient du coeur des territoires, depuis cette France fière, digne, courageuse et qui va reprendre en main son destin. Ce chemin de l'espoir, il démarre maintenant, il démarre ici", a-t-il encore lancé. 

Il a vu dans l'abstention un "cri du coeur de la France qui chaque jour travaille et qui pourtant n'arrive plus à joindre les deux bouts", un "cri de la France à qui l'on demande toujours plus d'efforts et qui ne reçoit en retour que mépris ou indifférence", "le cri de la France qui respecte les règles et qui voit que partout on piétine impunément la loi".

Rendez-vous dans moins de six mois dans la course à l'Elysée?

Reste l'écueil de l'écrémage chez les ex-LR. Car la lutte promet d'être rude à droite.

Le meilleur espoir de la droite en 2022 selon les sondages, en dépit de son départ de LR en 2017, a pris les devants dès mars en annonçant sa volonté d'être "le troisième homme" de la présidentielle, à condition de remporter un second mandat régional. 

Mais la présidente sortante de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR), qui a conservé dimanche la région capitale en devançant très largement, lors d'une quadrangulaire pourtant risquée sur le papier, la liste d'union de la gauche menée par l'écologiste Julien Bayou, pose ainsi un nouveau jalon vers une éventuelle candidature à l'élection présidentielle... question prudemment éludée au cours de la campagne.

Et troisième personnage-clé de cette lutte (presque) fratricide: Laurent Wauquiez. Réélu, lui aussi, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est revenu brièvement sur son bilan à la tête de l'exécutif régional, vantant sa "constance des convictions" et rappelant ses axiomes: "la défense des classes moyennes, le refus de tout compromis par rapport au communautarisme et la sécurité".

"Les Français attendent du courage, ils attendent le chemin du bon sens et ils attendent la reconstruction pour notre pays. Tout est là (...) Seul un cap clair permettra de trouver une nouvelle espérance", a conclu celui qui fait figure de présidentiable pour son camp. 
La rédaction de RMC (avec AFP)