Référendums, budget, port du voile... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 le 13 mai 2025 - Ludovic MARIN / POOL / AFP
Référendums, Ukraine, Gaza, retraites : mardi soir, pendant plus de trois heures, Emmanuel Macron a répondu aux questions du présentateur Gilles Bouleau, de personnalités issues de la société civile et de Français dans une émission télévisée grand format sur TF1. Voici ce qu'il faut retenir des annonces du chef de l'État.
Une conférence sociale sur le financement du modèle social
Jugeant que "notre modèle social se finance trop par le travail", Emmanuel Macron a déclaré souhaiter l'ouverture "dans les prochaines semaines" d'un "chantier" sur le sujet, avec l'ensemble des forces syndicales et patronales. Il a évoqué un possible financement par la consommation.
Le président de la République a également plaidé pour que le gouvernement légifère pour étendre les pouvoirs de la police municipale à certains actes, comme les saisines, les flagrances, les amendes forfaitaires, "sous l'autorité du procureur".
Il ne veut pas nationaliser ArcelorMittal
Louer des places de prison à l'étranger "si besoin", "alléger les normes" pour accélérer la construction de 5.000 places de prison supplémentaires, faire participer les détenus à leur frais de détention : Emmanuel Macron s'est dit favorable à plusieurs pistes pour lutter contre la surpopulation carcérale et améliorer la sécurité des Français.
Le président a affirmé qu'il n'allait "pas nationaliser ArcelorMittal", comme le demandent des syndicats, des salariés et la gauche, alors que le sidérurgiste a annoncé la suppression de plus de 600 postes en France, mais a assuré que les sites de Dunkerque et Fos seront "sauvés".
Pas de référendum sur la réforme des retraites
Le chef de l'Etat a répondu "non" à la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet d'organiser un référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites, qui avait donné lieu à une très large mobilisation dans les rues en 2023 avant d'être mise en oeuvre sans vote du Parlement, par l'article 49.3 de la Constitution, par l'ex-Première ministre Elisabeth Borne.
Emmanuel Macron a indiqué que si la proposition de loi sur la fin de vie, qui est examinée en ce moment à l'Assemblée, devait être "enlisée", le référendum pouvait être "une voie pour permettre aux Français de s'exprimer". Il s'est par ailleurs dit favorable à une loi "d'humanité, de fraternité" permettant une aide active à mourir "dans les cas qui ont été prévus, par un travail formidable fait par la Convention citoyenne pendant des mois, puis des ministres successifs".
"Pourquoi pas" un référendum sur les finances publiques
A propos de la proposition du Premier ministre d'interroger les citoyens sur la trajectoire à venir des finances publiques, Emmanuel Macron a répondu "pourquoi pas", tout en disant attendre "le plan" de François Bayrou.
Le chef de l'État a rejeté l'hypothèse d'un référendum sur les questions d'immigration, hors cadre de la Constitution, malgré les demandes répétées de la droite et de l'extrême droite à ce sujet.
D'autres consultations à venir
Emmanuel Macron a expliqué "ne rien s'interdire" en matière de référendum, sans pour autant annoncer de projet arrêté de consultation des Français. "Je souhaite qu'on puisse organiser une consultation multiple, c'est à dire un référendum, plusieurs référendums dans les mois qui viennent", a-t-il précisé.
Macron s'oppose au port du voile en compétition sportive
Emmanuel Macron s'est prononcé contre le port de signes religieux, comme le voile islamique, dans les compétitions sportives, mais il a jugé que pour la pratique sportive hors compétitions, il revenait aux fédérations sportives "de décider".
Le président met la pression sur la Russie
Emmanuel Macron a assuré que les Européens allaient augmenter la pression sur la Russie via des sanctions si elle n'applique pas le cessez-le-feu proposé en Ukraine, en évoquant notamment des "sanctions secondaires" pour les "revendeurs" de "services financiers" ou d'"hydrocarbures".
La France est "prête à ouvrir" une discussion sur le déploiement d'avions français armés de "bombes" nucléaires dans d'autres pays européens, à l'instar de ce que font les Américains pour partager leur parapluie atomique, selon le président.
Macron condamne l'action de Netanyahu
"Ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu (à Gaza) est inacceptable", "c'est une honte", a martelé Emmanuel Macron, sans vouloir utiliser le terme de "génocide". Il a également estimé que la question d'une révision des "accords de coopération" entre l'Union européenne et Israël était "ouverte".