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Réforme des retraites: les trois scénarios possibles avant le vote du texte au Parlement

Un vote, un passage en force ou un rejet. Ce sont les trois scénarios encore possibles pour la réforme des retraites. La version définitive a été rédigée en commission mixte paritaire ce mercredi. Le texte doit désormais passer devant les deux chambres du Parlement, ce jeudi. Mais si le vote des sénateurs ne fait guère de doute, celui des députés est bien plus sujet à interrogations.

La version définitive de la réforme des retraites, validée par la commission mixte paritaire, a été publiée vers 2h45 du matin ce jeudi. Il acte bien le report de l'âge de départ à 64 ans. Parmi les autres points principaux du texte, il y a d'abord l'extension du dispositif carrières longues. Concrètement, il permet à ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans de partir plus tôt à la retraite, mais à deux conditions: s'ils ont cotisé 43 ans et s'ils ont travaillé cinq trimestres dans leur jeunesse.

Autre aspect, la bonification de 5% pour les mères de famille. Une surcote de leur pension si elles atteignent 63 ans avec tous leurs trimestres. Enfin, le texte entérine la fin de la plupart des régimes spéciaux avec la clause du grand-père, seuls les nouveaux embauchés seront donc concernés.

C'est donc ce texte qui sera soumis au vote. À 9 heures au Sénat, et il y a peu de doute, il sera voté. L'enjeu, ce sera plutôt ce jeudi après-midi à l'Assemblée, avec là une énorme incertitude.

Un passage en force possible?

La grosse interrogation pèse sur LR. Mercredi encore, à l'Élysée, on s'interrogeait sur le nombre de députés du groupe qui allaient voter pour la réforme. Et sans décompte clair, trois scénarios se dégagent.

D'abord, un vote dans l'hémicycle. C'est ce que souhaite l'exécutif, le président de la République l'a rappelé mercredi soir. Mais encore faut-il qu'il y ait suffisamment de voix LR pour que ça passe.

Si le gouvernement n'en a pas l'assurance, le deuxième scénario, c’est un passage en force du texte. Un 49-3 dégainé après un Conseil des ministres exceptionnel. Et puis dernière option, c’est que le texte soit soumis au vote, mais qu'il soit rejeté par les députés. Un échec qui fragilisera d'emblée le gouvernement. Le chef de l’Etat a fait d'ailleurs planer mercredi le risque d'une dissolution si ce scénario se concrétisait.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours