Républicains: "On ne peut pas construire un grand parti sans la liberté des débats"

Nicolas Sarkozy et Edouard Philippe, bras droit d'Alain Juppé, lors d'une réunion publique au Havre, mardi soir. - AFP
L'UMP va pouvoir devenir "Les Républicains". La justice a rejeté mardi une demande d'interdiction de l'utilisation de cette appellation par la formation de Nicolas Sarkozy. Les plaignants ont fait appel et décidé d'engager parallèlement une action sur le fond, procédure qui prendra toutefois de longs mois.
Concrètement, cet appel ne devrait pouvoir être examiné avant samedi, jour du congrès de l'UMP où les résultats du vote des militants sur le nom du parti devrait être dévoilé. Et Nicolas Sarkozy était au Havre mardi soir, pour une réunion publique dans le fief d'Edouard Philippe, le bras droit d'Alain Juppé. Edouard Philippe est le seul membre du bureau politique de l'UMP à avoir émis des doutes sur le futur nom des Républicains.
"Accepter la liberté des débats"
Le président de l'actuelle UMP n'était pas en terrain conquis, mais tenait un meeting de "rassemblement", où le discours d'apaisement était de rigueur. Et pour les militants au Havre, peu importaient les dissensions: applaudissements nourris pour les deux hommes. Au pupitre, c’est Edouard Philippe, le bras droit d'Alain Juppé, qui a tiré le premier.
"Moi, j'ai participé à la création de l'UMP, en 2002, a commencé Edouard Philippe. Monsieur le président, à l'époque, vous étiez toujours libre, dans votre expression. C'est la ligne que je me fixe. Parce qu'on ne peut pas vouloir construire le grand parti du XXIe siècle sans accepter la liberté des débats".
"Concurrents, mais pas adversaires"
Sur son fauteuil, Nicolas Sarkozy a souri, puis à son tour, appelé au rassemblement.
"Dans ma famille politique, il peut y avoir des concurrences mais pas d'adversaire, a-t-il répondu. Et nous opposer entre nous, c'est indigne".
Des concurrents, mais pas d'adversaires: c'est aussi le message qu'on entendu les militants.
"On est d'accord pour pousser dans la même direction, et c'est là l'essentiel, a insisté Charles, au micro de RMC. Ensuite, la discussion, c'est le propre d'une famille politique".
"S'il n'y a pas de débats, ça s'appelle une dictature"
"Il y a de la concurrence au sein d'un parti, mais s'il n'y a pas de débats, ça s'appelle une dictature", a ajouté Arthur.
Et quoi de mieux qu'un joli compliment pour une nouvelle fois rassembler? "Quand je t'entendais parler, Edouard Philippe, pour moi, je vois un jeune homme qui a du talent et qui fait honneur à notre famille politique", a ajouté le président de l'UMP.
Un costume de rassembleur sur les épaules de Nicolas Sarkozy, indispensable, à quatre jours d'un congrès charnière pour l'UMP.