Retraites: au sein de la majorité, les débats sur la réforme ont laissé des traces

Alors que la réforme des retraites a été adoptée après un passage en force, l'exécutif multiplie les consultations pour relancer le quinquennat. Mais ce qui se joue aussi en coulisses, ce sont les relations internes à la majorité. Plusieurs épisodes ont laissé des traces ces dernières semaines, entre Renaissance, Modem et Horizons, sur les retraites, les peines planchers ou encore les violences conjugales.
Alors mardi, la cheffe de la majorité Élisabeth Borne a fait la tournée des réunions des trois groupes parlementaires. Un passage loin d'être anodin et perçu comme un signe de considération. D'ailleurs, le patron d'Horizons, Édouard Philippe, était présent pour recevoir en personne la Première ministre ce mardi.
Selon un participant à la réunion, Élisabeth Borne a insisté sur l'importance d'une majorité unie "pour continuer d'avancer". Réponse en forme d'aveu d'Édouard Philippe: "On a des marges de progression". Et l’ancien Premier ministre le redit ce mercredi matin dans Le Figaro: "On peut travailler en bonne intelligence pour que les quatre années qui viennent ne soient pas quatre années d’incertitude ou de blocage".
Une concurrence entre Edouard Philippe et François Bayrou?
Malgré ce constat, pour l'instant, aucune solution miracle ne semble émerger. "Se tirer dessus à boulets rouges, ça ne sert à rien. La seule solution, c'est le dialogue" s'agace un Modem qui prône davantage de communication entre les groupes, notamment pour ne pas découvrir au dernier moment des textes présentés par d'autres membres de la majorité.
Et puis, ça n'a l'air de rien, mais il faut aussi travailler les relations humaines entre parlementaires. Exemple avec Aurore Bergé et Laurent Marcangeli, respectivement présidents des groupes Renaissance et Horizons, dont les rapports sont plus que distants.
"La politique, c'est de l'humain, on doit fonctionner différemment. Nos partenaires, il faut les entendre" , s'exclame un macroniste.
Ce manque de communication, il a d'abord lieu entre les chefs de parti. C'est le reproche d'une députée macroniste. Selon elle, ce sont d'abord François Bayrou, Édouard Philippe, qui provoquent les tensions en voulant à tout prix se démarquer d'Emmanuel Macron. D’ailleurs, Édouard Philippe sera particulièrement scruté ce samedi, pour le congrès de son parti.
Et la situation risque de ne pas s'arranger avec le temps. "Plus le quinquennat avance, plus François Bayrou et Édouard Philippe vont être en compétition", anticipe un député Renaissance. "Mais tout le monde se tient par la barbichette, personne n'a intérêt à la cassure" conclut une élue Renaissance, convaincue que les trois alliés sont plus que jamais dans le même bateau.