Retraites: Emmanuel Macron s'exprimera lundi soir

Emmanuel Macron s'adressera dès lundi aux Français, après la promulgation express de la réforme des retraites, qui a saisi syndicats et oppositions samedi et montré la volonté du président de relancer vite son deuxième quinquennat entravé par la crise sociale et politique.
"Le Président s'adressera aux Français à l'occasion d'une allocution lundi soir", a indiqué l'Elysée, sans préciser d'horaire, confirmant une information de BFMTV.
Après la promulgation express de la réforme, tous les syndicats ont fait part de leur "détermination" à poursuivre le combat contre le recul de l'âge légal à 64 ans, en commençant par décliner une invitation à l'Élysée reçue officiellement à l'heure où la loi était paraphée par Emmanuel Macron.
"Du mépris" pour Laurent Berger
Cette publication ultra-rapide, alors que l'intersyndicale unie depuis trois mois de contestation "avait demandé "solennellement" au président de "ne pas promulguer la loi", est "honteuse", a dénoncé la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.
"Depuis le début, le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant. Mais leur dignité dans la rue est plus forte", a réagi son homologue à la CFDT Laurent Berger.
"Vouloir aller vite, ça ressemble à de la provocation", a abondé Frédéric Souillot de FO.
La gauche indignée
Même réaction indignée chez les politiques à gauche. Cette promulgation éclair est le signe d'un "mépris" et d'une "fébrilité", a dénoncé de son côté le numéro un du PS Olivier Faure, qui a promis un "harcèlement démocratique" pour revenir sur les 64 ans. "C'est un hold-up démocratique", a renchéri l'insoumis François Ruffin.
"Absurde affichage d'arrogance", a tweeté Jean-Luc Mélenchon, tandis que des députés RN encourageaient à "utiliser le bulletin de vote" en 2027.
La promulgation, "c'est la suite logique", a justifié de son côté le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, pour qui "on n'a pas intérêt collectivement à revenir en permanence sur le même sujet".
Elisabeth Borne s'exprimera samedi après-midi
Le chef de l'État réunira les cadres de la majorité lundi à l'Élysée mais renouer avec les syndicats ne sera pas chose aisée. "Il y aura du ressentiment, des cicatrices", glisse un proche. De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne, fragilisée depuis l'adoption de la réforme par 49.3 à l'Assemblée, s'exprimera samedi après-midi, à l'occasion du Conseil national du parti présidentiel Renaissance à Paris.
Elle a fait part cette semaine des conclusions de ses consultations à Emmanuel Macron, qui l'avait chargée de trouver les voies pour "élargir la majorité". Sans résultat probant à ce stade. Devant les cadres de Renaissance, elle pourrait livrer quelques pistes pour la suite, dont elle devrait rester un acteur. Mais avec les mêmes difficultés faute de majorité absolue.
Les oppositions promettent en outre de ne pas désarmer. L'entrée en vigueur de la réforme "marquera la rupture définitive entre le peuple français et Emmanuel Macron", a prévenu Marine Le Pen. Députés et sénateurs socialistes ont prévu de déposer un texte législatif demandant l'abrogation de la réforme des retraites.