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Retraites: François Bayrou à la recherche d'un "chemin pour sortir de cette impasse"

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Après l'échec du conclave sur les retraites lundi, le Premier ministre espère toujours trouver un "chemin pour sortir de cette impasse", a-t-il déclaré mardi à l'Assemblée, alors qu'il a demandé aux partenaires sociaux de lister les points de blocage, avec l'objectif de leur faire un retour d'ici la fin de la semaine.

"Ma conviction est qu'il existe un chemin, très difficile, pour sortir de cette impasse", a déclaré mardi François Bayrou devant les députés à l'Assemblée nationale, précisant le "but" de ces réunions post-conclave était de trouver "ce chemin" qui "devrait déboucher sur un texte qui pourra être examiné par la représentation nationale". 

Après l'échec du conclave sur les retraites lundi soir et une réunion en urgence avec les partenaires sociaux à Matignon le lendemain, le Premier ministre espère donc toujours pouvoir arriver à un accord. Le maire de Pau leur a notamment demandé pendant le rendez-vous de lui adresser leurs points de blocage dans leurs discussions.

Avec l'objectif de préciser d'ici la fin de semaine comment il "trouve le chemin". D'autant que le locataire de Matignon est sous le coup d'une motion de censure, qui va être déposée par les socialistes.

"Ça n’a achoppé que sur un seul point"

"Ça n’a achoppé que sur un seul point, la prise en compte de la pénibilité, a pourtant affirmé mardi un proche du locataire de Matignon, cité par nos confrères du Monde. "François veut que les partenaires sociaux arrivent à signer au moins sur les points sur lesquels ils sont d’accord", selon lui.

"L'idée est qu'il n'y ait pas de nouvelle séance de négociation, charge au Premier ministre de prendre acte et de décider d'ici la fin de la semaine ce qu'il fait de ce qui est aujourd'hui sur la table", a précise de son côté Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à la sortie de la réunion à Matignon.

Échec du conclave : François Bayrou a-t-il raison de s'acharner ? - 24/06
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28:13

Pas d'augmentation des cotisations pour le Medef

Un accord est possible, mais il faudra pour cela que le Premier ministre force la main du patronat, estime la négociatrice de la CFE-CGC Christelle Thieffinne: "Si on veut plus de paix sociale dans ce pays, il va falloir que le patronat prenne ces responsabilités et le comprenne. Peut-être que le gouvernement insistera et fera comprendre qu'il faut que de leur coté, ils avancent."

Du côté du Medef, son président Patrick Martin s'est dit "tout à fait d'accord pour transmettre" au Premier ministre la liste des désaccords qui demeurent, "dans l'esprit d'aboutir" à un accord, mais "sans que cela se traduise par une augmentation des cotisations des salariés ou des entreprises".

Le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi , deuxième organisation patronale, a exhorté mardi soir à rediscuter de la question de la pénibilité afin de trouver un accord sur les retraites et a affirmé avoir "bon espoir" de parvenir à un accord "très vite".

Il a appelé à poursuivre les discussions et à les concentrer sur le sujet de la prise en compte de la pénibilité dans l'âge de départ en retraite, l'un des points d'achoppement majeurs entre syndicats et patronat lors du conclave.

"On va discuter sans être autour d'une table"

"On va discuter sans être autour d'une table, mais en tout cas, on va discuter entre partenaires sociaux pour réussir à trouver les voies de passage sur la pénibilité, puisque le sujet est vraiment là", a-t-il développé.

Syndicats et organisations patronales s'opposent sur la prise en compte de la pénibilité et le financement des mesures qui seraient adoptées pour aménager la réforme de 2023.

"Le Premier ministre continue les discussions et veut obtenir des accords entre les partenaires sociaux sur les points de la retraite des femmes ou l'âge de départ à plein droit de la retraite (à 66,5 ans au lieu de 67)", a indiqué la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Motion de censure des socialistes

"Vous avez pris des engagements" qui "n'ont pas été tenus", a lancé le président du groupe PS à l'Assemblée, Boris Vallaud, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, annoncant le dépôt d'une mention de censure à l'encontre du Premier ministre. Les socialistes, et leurs alliés à gauche, exigent de pouvoir débattre au Parlement de tous les sujets, y compris du sensible âge légal de départ à la retraite, porté à 64 ans par la dernière réforme en 2023.

LM avec Victor Joanin